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mardi 29 juillet 2025
ACADIE BLUES
Détour d'horizon
vague insolite
écho sacré
peu de mots
adhèrent au sable
quand flotte le jour
aucun cri d'oiseau
ne berce le reflet
d'une étoile perdue
dans mes veines
la trace infime
d'une douleur.
Jean Coulombe © 2025
dimanche 27 août 2023
LA MORT (à ciel ouvert)
Vieille copine un peu vache
toujours implacable
on passe sa vie
à essayer d'apprivoiser
la peur qu'on a d'elle
elle peut être si douce pourtant
surprenante presque toujours
sa touche est souvent subtile
mais parfois brutale
la mort cette salope
la mort cette amie
elle vient me faire des bisous
lorsque je cascade mes conneries
ou que je fais craquer mes sutures
la mort frappe à gauche ou à droite
les amis proches ou les salopards
elle n'est pas regardante
elle fait sa propre justice
Mais Dieu qu'elle a mauvaise haleine,
la raclure!
Jean Coulombe © 2023
samedi 12 août 2023
LES OSSEMENTS DU COEUR
le chemin est une certitude
l'aube est le revers des songes
je n'ai pas l'imagination fertile
d'un cracheur de feu sous la vague
je n'ai que le blues d'une vie
aux étoiles brûlées
je me roule dans mes mots
pas pire qu'un autre
pas mieux non plus...
La vie se charge d'infini
pour la parade des corps
notre lumière monte la garde
au quai des caresses
intimes sont les ossements du coeur.
Jean Coulombe © 2023
dimanche 14 mai 2023
DE SANG ET D'ESPOIR
Marcher vers le ciel
pour ne jamais l'atteindre
le coeur au vent
et ce qui s'en suit...
Avec un passé qui colle
un avenir qui bouche
j'ouvre le présent
les voyages inénarrables
macèrent en douceur
tout ce qui fut nous
redevient flamme
le pourtour des choses
peut bien aller
se faire foutre
j'en suis à la moelle
de sang et d'espoir.
Jean Coulombe © 2023
lundi 23 mai 2022
ALEA JACTA EST
Je marche de rivière en rivière
et tout se détache de moi
les horizons glauques
comme les satoris
je marche de plus en plus léger
certain de mon âge comme d'un blues
bien lessivé par la vie
ne m'offrez pas de pont
ni de sirupeuse affection
offrez-moi plutôt la grande paix
celle qui vient à se frotter
aux forêts d'arbres morts
aux oiseaux centenaires.
Je n'ai qu'une lumière
et j'ai peur de l'échapper.
Jean Coulombe © 2022
mercredi 6 avril 2022
AU BALCON
J'ai fermé saison accroché au balcon
saisi de vertige au-dessus des arbres.
J'ai survolé la brûlure des amours passées
leur odeur de pomme volée au couchant.
Nos espoirs cramaient
sur l'autel décati
des aubes sacrificielles
quand le désir attaquait
nos chairs vierges.
Un pan de ciel s'écroule en mémoire.
J'aurai cherché ma vie la tête en bas.
Jean Coulombe © 2022
mardi 2 novembre 2021
MES PAS DANS MES PAS
Il a neigé à contre-jour
mes pas dans mes pas
je laboure mon chemin
chaque aube laisse
une trace furtive
que je voudrais saisir
pour arrêter le temps
si tu es toujours là, près de moi
mes pas marcheront dans tes pas
nous irons faire l'amour
au cimetière du temps perdu
nous goûterons les
premières neiges
comme les dernières
et nous boirons
la flamme du jour.
Jean Coulombe © 2021
jeudi 21 octobre 2021
PAYSAGE
Pour qu'un paysage se brise
il suffit parfois de peu
un vent froid venu du passé
un regard vers l'horizon
un regard vers l'horizon
ou, sur une forêt
l'ombre des humains
qui avance sans coup férir
aux limites du silence
nos fissures parlent
nos cris se perdent
il nous faut déconstruire
les inutiles certitudes
vivre le splendide désarroi
du temps qui fuit sans nous.
Jean Coulombe © 2021
(texte et photo)
dimanche 26 septembre 2021
LA MIGRATION DES PRÉSENCES
Comme la mort de l'été
la migration des oiseaux
remplit mon ciel
tous ces départs sont
une ode fluide
un ballet aérien
leur absence en devenir
est en elle-même
une présence anticipée
je fais la conversation
avec l'ombre de mon père
qui aurait cent-quatorze ans
sa présence en absence
est une tendresse nouvelle
les absents savent nous parler
leur présence nous conforte
car dans la présence de l'absence
réside tout le mystère de l'amour.
Jean Coulombe © 2021
samedi 28 août 2021
CAP AU NORD
Les vieux matelots roulent
en voiturette électrique
leurs jambes ont flanché
sous le poids du ciel
ils retournent au port
fêter la mort du jour
car la leur les hante
le nez cap au Nord
on dérive solide
plus le navire s'enfonce
plus on allume les feux
le capitaine philosophe
au péril de l'équipage
des étoiles plein la cale
l'horizon s'invite au bal
et les aurores boréales
leur dansent sur la tête...
Jean Coulombe © 2021
samedi 14 août 2021
LES ÉCLIPSES DU CORPS
Le corps a ses failles
on rallume sa roche
j'ai vu assez neiger
pour sentir la grêle
l'élégance du désespoir
qui éteint ses projecteurs
j'ai même une chambre de libre
pour la cérémonie des adieux
mais sans le savoir
le soleil cautérise
l'orgueil, ses plaies
et le temps passe
sans demander
son reste...
vendredi 30 juillet 2021
PAPILLON DE NUIT
On a tous un papillon
qui tourne en rond
sans fin
au plafond
de notre tête
au ciel
de notre vie
un papillon de nuit
ivre de lumière.
Jean Coulombe © 2021
jeudi 18 mars 2021
POUR LA ROUTE
Il faut savoir bien ajuster
son carburateur existentiel
faire le bon mélange
de désespoir et de sérénité
se faire des alliées
de la fureur et de l'extase
car la route est cruelle
les orages imprévus
rien ne nous prépare
à ce qu'on devine
depuis longtemps
quelques fleurs en plastique
au fond d'un jardin de granit
un ciel perdu où brûle
un soleil trop pâle.
Jean Coulombe © 2021
vendredi 22 janvier 2021
LE BLUES DU PIANISTE MANCHOT
Il flotte entre les notes un parfum d'immortalité
nous avons tous en mémoire un hôtel fantôme
un destin qui nous a joué un sale tour.
J'ai dansé avec la chamane à l'Hôtel Duparquet
traversé un océan d'épinettes pour un amour mort-né
mais le pianiste a encore mal à sa main perdue...
Au matin de tous les gels précoces
les étoiles nous tombent sur la tête.
Jean Coulombe © 2021
mardi 5 janvier 2021
POÉSIE DÉFENESTRÉE
Lettres d'amour jamais écrites
lancées par la fenêtre
perdues au fil de l'eau
leur silence coupe court aux songes
loin en ma tourmente
je revisite mes fragilités
l'effleurement du temps
le fardeau du monde écrase sa beauté
et nos visages LUMIÈRE
flottent en suspens tout autour
comme des éclats de paysages.
Jean Coulombe © 2021
mardi 27 octobre 2020
LÀ-BAS
Je suis une constellation
de fragilités
un corps de bête blessée
au coeur d'un rêve.
Je goûte aux ombres
sans baisser le regard
là où ma petite mort
se plaît à scintiller.
Je ne sais plus où fuir
quand mes racines
plongent sous la neige
quand les lourdes tempêtes
reviennent me hanter.
Là-bas... Tout près... Tout loin...
Une lueur nouvelle réclame ma nuit.
Jean Coulombe © 2020
mercredi 9 septembre 2020
HORIZON FRAGILE
Prenez garde aux montées d'âme
car il n'est rien de plus réel
que l'illusion de saisir la lumière
on s'y laisserait prendre
au bûcher du soir.
L'horizon est fragile
ses couleurs s'effacent
comme les chants
d'une langue inconnue.
Jean Coulombe © 2020
mardi 25 août 2020
L'ORGUEIL
Je lis la mort comme un best-seller
volé dans une gare déserte.
Je saisis le jour dans ma main
jusqu'à la brûlure.
Je laisse la pluie pleuvoir.
J'entends les feuilles tomber.
Je suis le voyage d'un nuage orphelin
abandonné dans un ciel trop bleu.
Et je vois passer au loin
l'orgueil de la bête humaine.
Jean Coulombe © 2020
lundi 10 août 2020
DOS AU MIROIR
La planète a le souffle court
tout autour les brasiers
j'arrache ma fenêtre
pour mieux boire
la tempête
je vois trembler les étoiles
je me noie dans la nuit
pour ma chair tant d'images
éclatent à contre-jour
je tourne le dos au miroir
et dans la constance du coeur
je sens mes amours
qui tombent à leur place
le voyage peut commencer...
Jean Coulombe © 2020
dimanche 26 juillet 2020
MURAILLES
Les murailles déferlent
pierre par pierre
paysage par paysage
les murs dansent
autour de moi
et en moi...
Blues d'époque
Blues de péremption
mes espoirs frelatés
plus forts que l'ombre.
J'arrache aux ténèbres
le courage du lendemain.
Jean Coulombe © 2020
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