vendredi 28 décembre 2012
TOMBÉ DU CIEL
Grands édifices sculptés
dans la lumière de l'aube
les nuages vont lentement
comme endormis
le soleil veut sortir
un oiseau est tombé du ciel
avec la neige.
Denis Samson © 2012
samedi 22 décembre 2012
LE NOËL DES FANTÔMES
Réveillon fantôme
premier service
souvenirs d'un autre temps
le poêle est mort
depuis longtemps
souvenirs de Noëls passés
souvenirs de manteaux d'odeurs
sur les lits d'hivers enfuis...
Tous ces souvenirs ont
fait de moi cet homme qui
vous souhaite sincèrement
un très beau Noël!
Denis Samson © 2012
lundi 17 décembre 2012
LA MAISON DE L'ENFANCE
La maison froide
connaît les vents
et les autres cris
ses murs craquent
les rats la quittent
la forêt la gagne
la maison de l'enfance
laisse la brise la percer
comme une bête morte
tout mon hiver intime
se presse hors d'haleine
le temps d'un regard.
Jean Coulombe © 2012
lundi 10 décembre 2012
LES MUES FÉROCES
Changer de paysage
changer de vie
changer de peau
comme un vieux serpent
perdu sur le chemin du Nord.
FÉROCEMENT VIVANT!
Jean Coulombe © 2012
lundi 3 décembre 2012
TA MUSIQUE
En jazz terminal
le piano fait craquer ses notes
compose les mains froides de l'aube
les aiguilles brisées
des milliers d'horloges de retard
sur nos rêves
une certaine musique se meurt
et cette mort s'improvise
à l'oreille externe du coeur
et quand le son
aura rendu l'âme
il restera toujours
ces machines à souvenirs
pour se rappeler
de ta musique.
Denis Samson © 2012
samedi 1 décembre 2012
SUR LES HAUTEURS DE CRANBOURNE
J'écoute du Vissotski
tout en louvoyant
entre les fermes-usines
avec les oiseaux chauves
et les vents borgnes
sur les hauteurs de Cranbourne
l'hiver rentre au poste
toujours plus tard
même à Cranbourne
notre terre est blessée
mais personne ici
ne semble le savoir
Vlad ta voix rocailleuse
tricote des points de suture
à mon blues punk-country
j'en ai bien besoin
sur les hauteurs de Cranbourne.
Jean Coulombe © 2012
dimanche 25 novembre 2012
INCENDIE AU CAMPING DE LA JOIE
Il regardait les nouvelles
quand le téléphone a sonné
elle a dit
je veux
un petit berceau
pour mes paroles
il a posé
le combiné
délicatement
dans un soulier
sur la table
et la nuit
s'est poursuivie
pour tous
Alain Larose © 2012
vendredi 23 novembre 2012
CORPS ÉTRANGER
Regards indélébiles
jetés sur toi
le monde te regarde
drôlement
tu dis c'est pas une vie de naître
avec quelque chose qui déconne
quelque chose qui va pas
dans ta tête
c'est pas une tête de vivre
quand personne te ressemble
même pas toutes ces personnes
qui ressemblent à personne
l'heure d'une autre injection
dans les fesses du coeur
ils disent
ta peine tu peux t'asseoir dessus
on te le dira
quand tu pourras avoir de la peine
les heures à vif
la langue se dénoue
comme un corps étranger
se glisse à l'intérieur
des enveloppes du cerveau
pratiquant des fouilles
parmi les mots
et plus profond encore se glisse
dans les mots
mots qui flottent
ondoient
objets sans désir
artefacts de l'amour.
Tu dis que tu crois que je comprends.
Denis Samson © 2012
mardi 20 novembre 2012
LE JEU DES OMBRES
Les gens sont comme les ombres
ils plongent dans leur nuit
sans laisser mémoire
autre que mirages
soubresauts d'insomnie
et pincements d'âme
les gens sont leur ombre.
Jean Coulombe © 2012
dimanche 11 novembre 2012
L'ÉTAT DE GRÂCE
... à Francine
Au carrefour des ombres se déploient
les escaliers du crépuscule
dans l'eau des reflets
le jour colle encore aux fenêtres
soumis à la géométrie du regard
les rossignols des faubourgs du ciel
se frottent aux rondeurs planétaires
du couchant
main dans la main
traversant les parois des lueurs
nous pénétrons dans la nuit.
Denis Samson © 2012
Au carrefour des ombres se déploient
les escaliers du crépuscule
dans l'eau des reflets
le jour colle encore aux fenêtres
soumis à la géométrie du regard
les rossignols des faubourgs du ciel
se frottent aux rondeurs planétaires
du couchant
main dans la main
traversant les parois des lueurs
nous pénétrons dans la nuit.
Denis Samson © 2012
jeudi 8 novembre 2012
CE QUE DIRE VAUT
Le cirque humain
tourne dans la nuit
la parole s'enflamme
dans ma tête sombre
j'irai à la forêt des livres
boire à la lune folle
les blessures du temps
chantent toutes seules
chantent toutes seules
moi, je ne chanterai pas
car ma voix tremble
comme novembre
car je sais la force des mots.
Jean Coulombe © 2012
jeudi 1 novembre 2012
mercredi 31 octobre 2012
LES ÂMES BAROQUES
Éloigner les amitiés mortes
d'un cri sourd qui affame
rappeler à bon port
les âmes baroques
je ne vois rien d'autre
pour la suite du monde
et c'est très bien.
Jean Coulombe © 2012
lundi 22 octobre 2012
DIS-MOI
Dis-toi que l'arbre
a ses raisons
ses mystères.
Dis-toi que le désert
a aussi ses glaces.
Mais dis-moi
que ton visage
connaît mes rives.
Jean Coulombe © 2012
lundi 8 octobre 2012
SUR LE PERRON DU CIEL
Le linge fatigué
piétinés de nuages
sur le perron du ciel avec
comme une église à l'intérieur
des coeurs cognant partout dedans
regards effilochés
les anges du matin
rendent le crépuscule
aux feux de l'aube.
Denis Samson © 2012
samedi 29 septembre 2012
CHARNEL
Corps sous les verrous
à portée de voix du sommeil
coeur sous contention
génuflexions du désir
séquelles de mémoire vive
en cet asile de chair.
Lumière des serrures dans le noir.
Denis Samson © 2012
vendredi 28 septembre 2012
CETTE AUTRE SAISON
Je reprends saison
parcelles en frimas
et collier de feuilles
légèreté des gestes
au désert de blancheur
marées de lumière
couleurs en écho
ta main tresse
les arbres noirs
le froid fardeau
s'avance
s'avance
contre la douceur
de nos bouches
le nord nous guette
comme cette outarde
perdue aux aurores.
Jean Coulombe © 2012
lundi 24 septembre 2012
SANS ESPAGNE
À Lorca...
Avec la poésie fusillée à l'aube
des pays sans mémoire
au crépuscule des sangrias
sans Espagne
les invités aux fêtes du pouvoir
marchent au pas de la loi
marchent sans savoir
où la nuit va tomber
le long des rues
les regards s'enveniment
le ciel se casse
la fin du monde s'en vient
la fin du monde
s'en va
la fin du monde s'en fout.
Denis Samson © 2012
Avec la poésie fusillée à l'aube
des pays sans mémoire
au crépuscule des sangrias
sans Espagne
les invités aux fêtes du pouvoir
marchent au pas de la loi
marchent sans savoir
où la nuit va tomber
le long des rues
les regards s'enveniment
le ciel se casse
la fin du monde s'en vient
la fin du monde
s'en va
la fin du monde s'en fout.
Denis Samson © 2012
vendredi 21 septembre 2012
AMORCES
Toutes ces amorces
qui nous morcellent
ces atomes à nous
à tous et pour tous
ce bouillonnement
qui nous harcèle
pénètre en nous
et pour toujours.
Jean Coulombe © 2012
lundi 17 septembre 2012
INTÉRIEUR, EXTÉRIEUR, MATIN.
Intérieur. Matin,
café mauve yeux brouillés
cigarette artisanale
chambre abstraite
atelier du sommeil
frissons prisonniers des courants d'air.
Extérieur. Matin,
entre les jambes des rivières
la rosée d'un profil
la vie de l'eau s'écoule
l'été s'en va.
Denis Samson © 2012
dimanche 9 septembre 2012
URGENCE
Souffler mes rêves en silence
sur la pointe des vents
contempler malgré moi
le lent défilé de ma vie
qui s'étiole
qui s'enfuit
toutes sirènes hurlantes
dans le trafic des autres
saisir ce regard qui me hante
pour y boire ce qui me nourrit.
Jean Coulombe © 2012
mercredi 29 août 2012
LE SENS DU VOYAGE
Mon ciel est strié d'avions
pleins d'humains contents
la plupart bien incapables
d'identifier trois brins d'herbe
dans leur propre cour
une seule planète
pour nous aimer.
Jean Coulombe © 2012
dimanche 26 août 2012
LES TOITS
Sur les toits
les mécanismes de la nuit
roulent doucement
les marées humaines s'humanisent
Sur les toits
les bruits de tempêtes
se perdent comme en forêt
l'air s'immobilise
Sur les toits
la beauté a sa chance
et les frères de l'ombre
parlent tout bas.
Jean Coulombe © 2012
vendredi 17 août 2012
DANSE DE LA PLUIE
À Jean, Alain et à Saint-Benjamin
Ça sent la pluie
qui viendra avant l'aube
dénouer la terre et ses odeurs
s'insinuer dans nos rêves
le linge est resté sur la corde
danse dans le vent
la grange est pleine de courants d'air
à côté
la vie de l'eau s'écoule
chant d'un ruisseau
encore chaude
la maison
dort toujours
Denis Samson © 2012
Ça sent la pluie
qui viendra avant l'aube
dénouer la terre et ses odeurs
s'insinuer dans nos rêves
le linge est resté sur la corde
danse dans le vent
la grange est pleine de courants d'air
à côté
la vie de l'eau s'écoule
chant d'un ruisseau
encore chaude
la maison
dort toujours
Denis Samson © 2012
dimanche 12 août 2012
VIA APPIA
pour S.B.
Parfois j’essaie
de me souvenir de ta voix
et je pense à
l’invention du téléphone
?
Je pense à
6000 croix
entre Rome et Capoue
reliées par soupirs
Spartacus est mort
Alain Larose © 2012
Parfois j’essaie
de me souvenir de ta voix
et je pense à
l’invention du téléphone
?
Je pense à
6000 croix
entre Rome et Capoue
reliées par soupirs
Spartacus est mort
Alain Larose © 2012
mardi 7 août 2012
MAISON FROIDE
Au musée du sommeil
le passé se faufile
dans les draps fanés
d'une mémoire
collant au noir
les dompteurs d'ombres
des néons crus
des fabriques d'aurores disjointes
veillent sur la minuterie des corps terrestres
parmi les squats célestes
des constructions mortes
du soleil
un oiseau meurt
en essayant de passer
dans l'oeil de l'au-delà
oiseau crevé dans l'oeil d'une fenêtre
qui regarde ailleurs
dans les maisons froides de l'absence
la glace des armoires craque
il ne fait ni jour ni nuit
il fait froid.
Denis Samson © 2012
lundi 6 août 2012
PERSONNE
À M.C. *
L'obscurité dévorée
dans l'oeil du dimanche
reste le jour
gris et lourd
un coeur pas de manches
pour jouer les durs
le lendemain de quelqu'un
à la tête du palmarès
de l'absence
tu grattes ta guitare
où ça démange
le téléphone sonne
c'est pour personne
mais c'est le bon numéro.
Denis Samson © 2012
* Parfois la vie se prend tellement pour quelqu'un d'autre!
jeudi 2 août 2012
DROIT DEVANT
Nous aimons la lumière
nous aimons le bruit
et toutes nos ailes brisées
nous portons les trahisons
de la nuit sur nos coeurs
comme taches de naissance
nous aimons la puissance
de notre impuissance
toutes ces traces futiles
l'illusion d'éternité
le confort de l'absurde
les rebords du vertige
car il nous faut déjà
refaire le plein d'étoiles
entre les pauses du feu
l'aube sera cruelle.
Jean Coulombe © 2012
mercredi 1 août 2012
AU PAYS PUNK-COUNTRY (2)
Au couchant je bondis
crevant les lignes
des danses en ligne
je punk-danse country
le corps lourd et tout gris
en surdose de jeunesse
l'aiguille cassée au coeur
je brame et je couine
feu grégeois sous la peau
400 ampères de synapses grillés
hurlant sous la lune américaine
je grémis mon arthrose
à plein régime.
Tout ça juste pour toé
mon beau ti-bébé.
Ma cow-girl électrique
sur bull-machine étoilée!
Jean Coulombe © 2012
vendredi 27 juillet 2012
AU PAYS PUNK-COUNTRY
Le cheval me sourit
mon ordi plante
le pays se volatilise
le cheval vient chercher
une autre pomme
mon ordi reprend vie
ce pays me désespère
trop de politiciens
sont à l'affût
pour calmer le jeu
je chante dans le pré
sous un arc-en-ciel
comme tout est bien
dans le ciel Country
Jean Coulombe © 2012
mercredi 11 juillet 2012
PASSAGER DU SOMMEIL
Dans le train fantôme de la Gaspésie
les passagers du sommeil
roulent vers cette mer
d'étoiles de mer
fleuve noir
la main de la vague
au flanc du navire
dans ses chaînes de vent fou
la nuit s'écoule
sur la plage au matin
herbes folles et coquillages
le sommeil aura des tresses d'oiseaux.
Denis Samson © 2012
dimanche 8 juillet 2012
QUINCAILLERIE DES HEURES
C'est dur d'entendre le vent
dans la quincaillerie des heures
rumeur de la ville toute proche
c'est dur de voir venir le vent
robes de ficelles
dans les bras des grands arbres
c'est dur de saisir le vent
mots éparpillés d'un cahier
décousu des paroles.
Québec sur les Plaines d'Abraham
fin juin 2012
Denis Samson © 2012
vendredi 6 juillet 2012
TRAME
Tout autour
la clameur avance
le ciel recule
les humains creusent
l'océan gronde
et le soleil danse
il nous faudra
plus que vivre
Jean Coulombe © 2011
mardi 26 juin 2012
PAR-DELÀ
Filaments de solitude
dans la trame du vivant
partage du monde
au-dessus de nos voix
le coeur diaphane
la source qui chante
nous referons sentier
nos pierres enlacées
par-delà les cryptes
par-delà les aurores
jusqu'à la chair vive
jusqu'à nous.
Jean Coulombe © 2012
mercredi 20 juin 2012
L'ESCALIER
La poésie prend l'escalier
sans jamais atteindre le ciel
la poésie crie dans le vide
mais le vide fait sa loi
les matraques frappent
pour le pouvoir aveugle
tout sent le renfermé ici
Jean Coulombe © 2012
vendredi 15 juin 2012
EN VTT SUR LA TERRE SACRÉE
Semences du froid
terre labourée à l'os
terre nourricière mise à nu
ensemencée de cadavres charognes chimiques
et machins rouillés
arbres coupés à ras du vent
lumière enracinée
ça sent l'électricité
le lotissement fourré
avec des tuyaux
des canalisations de merde
dans le cul des campagnes
sols empoisonnés par l'oubli.
Denis Samson © 2012
vendredi 8 juin 2012
UN ADAGIO VEILLE
Vague sur vague sur récifs
les armures broient le rêve
la machine à vent souffle
lancée contre nos larmes
à froid sur la peau nue
l'heure bleue sans oiseau
sur la ville du gros cash
les chevaux ont sommeil
mais leurs maîtres hurlent
un adagio quelque part
veille sur la beauté du monde.
Jean Coulombe © 2012
mercredi 6 juin 2012
RETOUR D'ÂME
Solidaire aphone
sans je ni sève
quand tout s'illumine
le temps pendu à mon cou
avec le fil du rasoir serré
embâcle dans la gorge
tristesse post-éditoriale
un événement agonise
plus louche que le soir.
Jean Coulombe © 2012
mardi 5 juin 2012
CHOSES SIMPLES DE LA NUIT
... à Sarah
Lune distraite
tapissée de nuages
rideaux qui chuchotent
dans le dédale des fenêtres
le lavabo boit
l'eau qui vole
un peu de sommeil au visage
l'oreiller attend
conserve la forme du visage
oreiller qui baille.
Denis Samson © 2012
Lune distraite
tapissée de nuages
rideaux qui chuchotent
dans le dédale des fenêtres
le lavabo boit
l'eau qui vole
un peu de sommeil au visage
l'oreiller attend
conserve la forme du visage
oreiller qui baille.
Denis Samson © 2012
samedi 2 juin 2012
THÉRÈSE AU BALCON
L’hiver a failli passer Thérèse
Thérèse a passé l’hiver
il y a
de moins en moins
de Thérèse
et de plus en plus
de toute seule
dans la jaquette rose
de Thérèse
De son balcon
Thérèse regarde au loin
Thérèse regarde aller
les enfants
et les chiens
une main devant les yeux
comme
une jeune fille à la perle
que la lumière d’une
trop petite fenêtre
aurait avalée
Alain Larose © 2012
jeudi 31 mai 2012
CLAMEURS
Au-delà des clameurs
avec le pouvoir des mots
surgira la force immuable
la beauté de rompre
terreur de l'injustice
nous emportera tous
tout bougera enfin ici
pour un très long temps.
Jean Coulombe © 2012
lundi 28 mai 2012
FOUDRE
Fusée pantomime tu te frottes
aux rondeurs planétaires de feu
et le cuir de ses hanches
te recouvre entièrement
sur ta peau l'usure de la foudre.
Denis Samson © 2012
jeudi 24 mai 2012
ATTEINDRE L'AUBE
Le bruit des bottes
parade en rangs serrés
les cris fendent la ville
le pouvoir numéroté
joue des menottes
les rues se cassent
la rage au ventre
la logique casquée
écrase les têtes
mais la nuit germe
l'aube éclatera...
Enfin!
Jean Coulombe © 2012
jeudi 17 mai 2012
ÉVADÉE
Le blé rompu la voiture
renversée
à chaque tournant un accident
de nuages
la foudre est dans l'arbre
comme évadée des splendeurs
une couronne d'hirondelles
dans les cheveux
laissant baigner sa peau d'égratignures
dans le ciboire végétal
plongeant au coeur de la terre
on dirait qu'elle dort.
Denis Samson © 2012
mercredi 16 mai 2012
PRIÈRES BARBARES
De grands filaments d’arbres morts me caressent le visage
tout au long du voyage intime et je revois ma cour d’école catholique et
barbare.
J’ai l’inertie catatonique des communiants et la virginité poussive des innocents. Tout autour, s’agite la foi aveugle et la chasse aux insectes. Plus loin, les handicapés attendent leur supplice et les curés sermonnent. Tout goupillonne à vau-l’eau comme le troupeau avance vers les prairies du purgatoire. Le ciel paranoïaque est plein de bombardiers russes et les mononcles boivent du gros gin.
J’ai l’inertie catatonique des communiants et la virginité poussive des innocents. Tout autour, s’agite la foi aveugle et la chasse aux insectes. Plus loin, les handicapés attendent leur supplice et les curés sermonnent. Tout goupillonne à vau-l’eau comme le troupeau avance vers les prairies du purgatoire. Le ciel paranoïaque est plein de bombardiers russes et les mononcles boivent du gros gin.
La route des vacances est longue et cahoteuse vers la Gaspésie des falaises; celles dont il ne faut pas s'approcher, sous peine de fessée.
Mais... comme c’est fort, l’odeur de la mer!
Mais... comme c’est fort, l’odeur de la mer!
vendredi 11 mai 2012
RÉCEPTEUR DE NUIT
Dans la cave de cet hôtel
un clone dément de Rimbaud
élève mille Verlaines
sculptant du savon
dans des revolvers
pour la boutique de cadeaux
je le sais
parce que j'en suis
le gardien
je laisse ouvertes tous les soirs
les cages à minuit
en leur donnant 15 minutes
pour répandre la colère
puis les regrets
je ne compte pas mes heures
mais c'est un emploi stable
Alain Larose © 2012
samedi 5 mai 2012
CHAMBRE DES MARÉES
Enrobée par l'écho
de feux jetés en spirales
sur sa chevelure d'eau douce
la voilà qui danse
bouscule des rivières
la chambre des marées à l'abandon
sur sa peau le goût du sel
et des navires.
Denis Samson © 2012
jeudi 3 mai 2012
CABANONS
Une ville étrangère a poussé
dans mes souvenirs d'enfance
entre la barbarie des prières
et le troupeau des catéchumènes
de beaux bungalows bien propres
le gazon plus vert que vert
pas un cri plus haut que l'autre
et des 8 cylindres à chaque entrée
comme un chien sans médaille
à l'aube, je gagnerai la forêt
Jean Coulombe © 2012
lundi 30 avril 2012
IL ÉTAIT UNE FOIS, PAS RÉCEMMENT
En allant au miroir
tricotée jusqu'aux genoux
elle jetait les bijoux dans la lumière
de regard en regard
moi séduit par sa démarche
d'écriture
elle intriguée
par mon atelier de ratures
complices la clarté et l'obscurité
la musique des ombres
on est restés jusqu'à la fermeture.
Ma tête pleine de noeuds
la sienne sans attaches
un lit défait
où ça fait le moins mal
j'aurais aimé rester jusqu'à la fermeture
de chaque blessure.
Au matin avant de partir
elle m'a laissé un mot sur la table
de sa cuisine
ça se terminait par
«t'es beau comme un coeur»
j'ai ajouté
«ça doit être celui de quelqu'un d'autre!»
Ça l'a fait rire
à ce qu'il paraît.
Denis Samson © 2012
jeudi 26 avril 2012
BANLIEUSARD
Les amitiés d'enfance
sèchent sur la corde à linge
le soleil est rare
le vent se casse
tout sent le moisi
au pays des bénitiers
je prends ma route
à bras-le-corps
sans un regard derrière.
Jean Coulombe © 2012
mardi 24 avril 2012
UN SOIR D'AVRIL ORDINAIRE
Les voisins ont monté
le son de la télévision
quand la femme du foreman
a sacré le plus jeune
dans la machine à laver
ici
c'est un quartier tranquille
le monde ne se mêle pas ici
le monde se mêle de ses affaires
depuis toujours
Alain Larose © 2012
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