mardi 20 décembre 2016
MOTS INCARNÉS
Sang cicatrice mouvante
le coeur dans ses chaînes
lacérations du cuir ardent
noeuds charnels
entre les mutations
avec l'énergie de l'espoir
à mimer les saisons
écrire
graffitis d'une mémoire
mots incarnés aux lèvres des ratures.
Denis Samson © 2016
dimanche 18 décembre 2016
LUMENS
L'incandescence
que l'on contourne
sans toucher terre
le temps imparti
lancé sans égard
au bout des pistes
notre petite folie
couchée au berceau.
Jean Coulombe © 2016
jeudi 8 décembre 2016
PREMIÈRE NEIGE
Du mauvais bord du lit
le jour se lève
il fait froid
à ma fenêtre
le ciel est vert-de-gris
gris pourri
les cheminées
crachent leur fumée
comme des malades
la rue est pleine
de cochonneries...
Et puis et puis
à nouveau
il se met à neiger
première neige
beauté chronique
à ma fenêtre
je souris.
Denis Samson © 2016
dimanche 27 novembre 2016
POUR ÇA
Il y a des amours
qu'on a portés sur l'épaule
sans trop y croire
flammes noires
qui ont poussé
sans éclore.
Au couchant
la mémoire vagabonde
trahit et torture.
N'est-elle pas là,
juste pour ça?
Jean Coulombe © 2016
jeudi 24 novembre 2016
COMMENT JE ME SENS
La nuit s'écrit en super lune
le capteur de rêves patient à la fenêtre
attend que le sommeil me vienne
et comme c'est parti-là
à sa place je m'en ferais pas trop
j'aurais aimé
dire la neige qui vient
autrement
j'écris plutôt
tout simplement
comme dit le docteur
comment je me sens
j'écoute les Stones
même si je préfère les Who
la lune on la voit pas
il pleut
même si j'aimerais mieux
qu'il neige.
Comment je me sens
je le sais pas trop.
Québec, 15 nov. 2016.
Denis Samson © 2016
jeudi 10 novembre 2016
CATARACTES
On palpe nos cataractes
une illusion à la fois
les ombres ont la force
des tourments du vertige
nos flammes cassées
balayées sous la grêle
il nous restera demain
le cri du nouveau-né.
Jean Coulombe © 2016
jeudi 3 novembre 2016
RADOUBS
L'irrépressible
soudé direct
aux ailes ouvertes
le corps me lance
plus loin que demain.
Jean Coulombe © 2016
samedi 29 octobre 2016
ÉOLIENNES
... à J.C.
L'orignal
plus près qu'il paraît
la route plus rapide que l'oeil
loin des heures usinées
ça roule
la forêt sur les bords
se balance
une croix sculptée par le vent
qui attend la pluie à bras ouverts
au carrefour,
un grand vol d'éoliennes
pour coyotes des autoroutes,
ça roule
jusqu'au soir
avec l'écho des paysages.
Denis Samson © 2016
L'orignal
plus près qu'il paraît
la route plus rapide que l'oeil
loin des heures usinées
ça roule
la forêt sur les bords
se balance
une croix sculptée par le vent
qui attend la pluie à bras ouverts
au carrefour,
un grand vol d'éoliennes
pour coyotes des autoroutes,
ça roule
jusqu'au soir
avec l'écho des paysages.
Denis Samson © 2016
mercredi 26 octobre 2016
C'EST COMME ÇA (DANS MA TÊTE)
Le vol des oiseaux de proie
encercle le jardin perdu
la ville a ses rites ses échos
lire les signes m'aveugle
le pourquoi du comment
à cheval sur les fissures
la vrille peut s'accélérer.
Jean Coulombe © 2016
jeudi 20 octobre 2016
FEUILLAGE
Le Saint-Laurent
se cache entre les arbres
au feuillage essoufflé
le ciel est plein de nuages
jamais vus
les ombres s'allongent
pour bientôt se fondre
dans l'obscurité...
La première étoile est le chant d'un oiseau.
Québec, sur les Plaines.
Denis Samson © 2016
lundi 10 octobre 2016
ON ROULE SA VIE (CSS # 14)
Les tonnes d'acier
moulent très fin
le grain du quartier
à chaque coin de rue
on risque son souffle
on longe la fine ligne
au pas léger du piéton
on glisse sur sa bécane
parmi le trafic morose
au royaume du moteur
la tôle règne en maître
la cacophonie s'éclate.
Jean Coulombe © 2016
vendredi 30 septembre 2016
lundi 19 septembre 2016
PARCELLES
La notion de frontière
se termine (souvent)
dans le sang.
Ils ont taillé la terre
en parcelles d'engraissement
survolées de satellites-tueurs.
Jean Coulombe © 2016
dimanche 11 septembre 2016
SAINT-SÔ EST UNE FÊTE (CSS # 13)
Saint-Sô est une fête
pour qui sait la vivre
la rue Saint-Vallier
avec tous ses atours
son défilé de calèches
le parc Durocher
sa bourrasque d'enfants
leurs rires partout
un bouquet de couleurs
au creux de la ville
une mappemonde
pour clore l'été
le sourire du ciel
nous fait un clin d'oeil
Saint-Sô est une saveur
pour qui sait la goûter.
Jean Coulombe © 2016
lundi 5 septembre 2016
SOMNAMBULES
Bars d'insomnie
cités-écrans qui jamais ne s'éteignent
à la sortie des néons
les somnambules se croisent
sans jamais éveiller de soupçons
le cou tordu les nuages seuls
les regardent passer.
Désaffectés de l'intérieur
quand la nuit tout est fermé
sauf leurs blessures
leurs miroirs sont brisés
mais ça ne se voit pas
les masques ont cette tendance
à masquer leurs fêlures.
Denis Samson © 2016
mardi 23 août 2016
LA LUNE DE SAINT-SÔ (CSS # 12)
«comme un souvenir
Saint-Sauveur au crépuscule
prend des airs de paravent
made in China
derrière lequel
tu te rhabilles»
Alain Larose
Matin frêle de travers
le soleil de la fin de mois
s'effrite rue Saint-Vallier
la caissière du Jean-Coutu
voit passer l'humanité
sans ses Air Miles
les pigeons d'en face
se serrent les ailes
sur leur fil de téléphone
quand on a rien à perdre
la lune apparaît toujours
à qui sait l'attendre...
Jean Coulombe © 2016
Saint-Sauveur au crépuscule
prend des airs de paravent
made in China
derrière lequel
tu te rhabilles»
Alain Larose
Matin frêle de travers
le soleil de la fin de mois
s'effrite rue Saint-Vallier
la caissière du Jean-Coutu
voit passer l'humanité
sans ses Air Miles
les pigeons d'en face
se serrent les ailes
sur leur fil de téléphone
quand on a rien à perdre
la lune apparaît toujours
à qui sait l'attendre...
Jean Coulombe © 2016
dimanche 21 août 2016
MESSES FROIDES
Dans l'église condamnée
les saints de plâtre
moisissent le martyr
les anges se fanent
les ailes flétries d'attendre
à la confesse
les péchés oubliés
s'ennuient des pécheurs
partis se faire
pardonner ailleurs
de ne plus avoir
besoin d'y croire...
Denis Samson © 2016
mercredi 17 août 2016
RIO 2016
Le cancéreux tranche l'horizon
des beautés éphémères
avec son crâne d'oisillon
sur le tapis roulant, il court
ce qu'il lui reste de vie
devant les écrans pleins
d'étoiles filantes
il y en a certainement une
qui va aller chercher
sa médaille d'or.
Lui, il l'a déjà gagnée.
Jean Coulombe © 2016
vendredi 12 août 2016
SOIR D'ÉTÉ
Le jour s'éteint
lentement
on ne saurait plus dire
où se terminent les arbres
et où commencent les ombres.
Dans le ciel
la nuit pose nue
la chaleur est restée
c'est l'été.
Denis Samson © 2016
mardi 9 août 2016
LA PETITE 'HISTOIRE (CSS # 11)
Vitrail de Saint-Joseph, église Saint-Malo, don de la famille J. Coulombe 1910
La grande Histoire
hante nos petites histoires
la robe mousseline de grand-maman
le canotier du grand-père
sur le chemin Saint-Vallier.
En l'église Saint-Malo
défilent les baptêmes
les mariages et les morts
tout ce petit monde tissé serré.
Le temps s'amuse à passer.
La tribu s'effiloche sans faire de bruit.
Jean Coulombe © 2016
La grande Histoire
hante nos petites histoires
la robe mousseline de grand-maman
le canotier du grand-père
sur le chemin Saint-Vallier.
En l'église Saint-Malo
défilent les baptêmes
les mariages et les morts
tout ce petit monde tissé serré.
Le temps s'amuse à passer.
La tribu s'effiloche sans faire de bruit.
Jean Coulombe © 2016
lundi 18 juillet 2016
SAINT-Sô DE L'OMBRE (CSS # 10)
«ce sont bien plus les lieux où nous avons vécu
qui nous hantent
que nous qui hantons
les lieux où nous avons vécu»
Les territoires de l'ombre Denis Samson
Le Saint-Sô de l'ombre
est plus fort que la nuit
rumeur moteur
voisins festifs
blues hendrixien
des chattes en chaleurs
engoulevents orphelins
et leurs cris de cisaille
hurlement des sirènes
en route vers la douleur
le chant sombre du quartier
plonge symphonique
vers les racines de l'aube.
Jean Coulombe © 2016
qui nous hantent
que nous qui hantons
les lieux où nous avons vécu»
Les territoires de l'ombre Denis Samson
Le Saint-Sô de l'ombre
est plus fort que la nuit
rumeur moteur
voisins festifs
blues hendrixien
des chattes en chaleurs
engoulevents orphelins
et leurs cris de cisaille
hurlement des sirènes
en route vers la douleur
le chant sombre du quartier
plonge symphonique
vers les racines de l'aube.
Jean Coulombe © 2016
jeudi 14 juillet 2016
PRÉSENCE
Les plus beaux souvenirs sont ceux
de moments
où on ne cherche pas à revivre
ses plus beaux souvenirs.
Denis Samson © 2016
lundi 11 juillet 2016
FRANCK ET LE SOURIRE ZEN
À François Fontaine...
Frank traverse le Parc
en écoutant les Ramones
ou Lightning Hopkins.
Les Ramones s'en foutent!
Mais les épinettes noires
ça nourrit l'âme quand on sait
se l'ouvrir à plein BORÉAL
Lac du merle ou Lac à Clarence
les traversées tatouent le bleuet
tout ce pays qui nous bouffe
Où ai-je appris à sourire?
Me le demande...
Jean Coulombe © 2016
Frank traverse le Parc
en écoutant les Ramones
ou Lightning Hopkins.
Les Ramones s'en foutent!
Mais les épinettes noires
ça nourrit l'âme quand on sait
se l'ouvrir à plein BORÉAL
Lac du merle ou Lac à Clarence
les traversées tatouent le bleuet
tout ce pays qui nous bouffe
Où ai-je appris à sourire?
Me le demande...
Jean Coulombe © 2016
dimanche 3 juillet 2016
LES HEURES VENUES DU LARGE
Peintures d'étoiles aux cérémonies boréales
toutes les cartes du ciel retournées
à l'ancre dans la rouille
des bateaux-horloges,
de cette mer d'ombres où se noie
la forme des heures,
bord en bord de nous,
j'assiste au mariage
des marées et des songes.
Denis Samson © 2016
vendredi 1 juillet 2016
INTANGIBLE
Micro-seconde où l'on rencontre
les fragments qui nous habitent.
Intangible soif de vivre.
Jean Coulombe © 2016
dimanche 26 juin 2016
BONHEUR JETABLE
Carnaval reptilien
gestes répandus
prédations corporatives au quotidien
l'ignorance devenue virale
un album de grimaces pour mémoire
les heures tristes d'un tel bonheur gavé
de pourriture industrielle,
à la vitrine des prélèvements,
l'intoxication porte des aveux d'épidermes.
Entre deux gorgées de vino
entre deux émissions de cuisine
entre deux chroniques de bien nantis
pour bien nantis
les épicuriens du bonheur jetable
se consument à l'infini
il y a des pièges pour chacun des
âmes à capturer
des soins bancaires pour tous
le meilleur à découvrir
ne rien refuser tout
désirer posséder avaler tout
consommer!
Denis Samson © 2016
lundi 20 juin 2016
FRATRES
Je franchis la porte sacrée
un pas derrière
comme d'habitude
je n'ai plus de mots
juste l'ombre du doute
mes frères veillent
le feu jusqu'aux cendres
ils boivent l'amour revêche
les chagrins du monde
ils chantent leur poésie
celle des oiseaux borgnes
mes frères abattent le vide
qui plane avant le froid.
Ils écoutent, très graves
le silence du large.
Jean Coulombe © 2016
mardi 7 juin 2016
CONDOS
Bâillements de la terre
au visage de l'aube en démolition
les courants souterrains de l'air
remontent en surface
un autre trou dans le quartier des ombres
au coin des rues d'hier et de demain...
Tous ces nouveaux condos nous survivront.
Denis Samson © 2016
vendredi 3 juin 2016
CHEMINS PERDUS
Comme un vieux chat
caché derrière le décor
couché au rond de sa vie
pour la moindre chaleur
comme un chemin perdu
le soir près des bouleaux
j'accueille l'instant volé
avec un frémissement.
Jean Coulombe © 2016
lundi 30 mai 2016
TU DIS
Tu dis
parle-moi
je n'ai pas
tant de mots
mais des chagrins
comme de
petits chiens
mouillés
je les cache
sous le lit
pour les poèmes
quand
tout le monde
est endormi
Alain Larose © 2016
Photo Marie Christine Bernard
jeudi 26 mai 2016
MIROIR INACHEVÉ
Les images du passé défilent
la forme de l'instant
les images c'est déjà le passé
l'avenir d'avant
images du passé
l'avenir d'avant c'est déjà le passé
les images du passé défilent
et le présent c'est déjà le passé.
Les images du passé défilent
miroir inachevé
le poète se fait chair
les masques se souviennent.
La lumière qui du feu
prend son envol
libère la forme
de l'instant...
Denis Samson © 2016
lundi 23 mai 2016
FÊTE DES PÈRES
Mon père était motard.
mon père n'a jamais eu de moto.
Mon père rêvait sans qu'on le sache
vivait avec une roche dans la voix.
Mon père Gibraltar, version gravier 3/4.
Jean Coulombe © 2016
lundi 16 mai 2016
ÉVEIL
La nuit a dispersé ses averses
au matin la terre boit ces heures
où l'eau rompue s'écoule
aujourd'hui relève de chair vive
vivante et chaude
ranime l'air se heurtant
à des ombres nouvelles.
Denis Samson © 2016
jeudi 12 mai 2016
MON IRLANDE
Silhouettes martyres
je me joue mon Irlande
en spleen universel
je m'injecte le blues celte
toutes racines au vent.
Jean Coulombe © 2016
dimanche 1 mai 2016
NU COMME UN VERRE
Le visage de la nuit à ma fenêtre
la chandelle
éteinte par les deux bouts
ne reste qu'un squelette
de glace au fond du verre
à la télé le film
continue après la fin
à la télé des morts chantent en duo
avec des fossoyeurs
de nos nostalgies
nu comme un verre
mon pays passe mal à la télé.
Denis Samson © 2016
vendredi 22 avril 2016
lundi 18 avril 2016
LAC SIMON, 4 AVRIL
Les oiseaux ne veulent pas
poser pour la photo
la photo va sortir
sur le Facebook du lac gelé
à l'écran blanc
d'un vortex polaire
les oiseaux attendent
le printemps pour de vrai.
Comme tout le monde.
- Lac Simon, Portneuf, avril 2016.-
Denis Samson © 2016
jeudi 14 avril 2016
LES OS
LES OS
Entre le
ballon prisonnier
et les os
de ma mère
l'autobus scolaire
descend la côte
pas de brakes
à travers
les arbres
et
ma mémoire
brûle son ménage
au bout du champ
dans le jour
qui baisse
Alain Larose © 2016
Vidéo: Alain Larose, Jean Coulombe et Gilbert Sévigny
lundi 11 avril 2016
jeudi 7 avril 2016
DÉCOMBRES
Villes encombrées de décombres
murs fracassés de fenêtres
au tableau d'obscurité
âmes en peine néon
restes de solitude
où dorment les ruelles.
Denis Samson © 2016
jeudi 31 mars 2016
GUERRE MACHINE (CSS # 9)
1er avril 1918
Naufragé sur le tramway
fantôme de la rue Hermine
je traverse Saint-Sô
dans la brume du temps
mon coeur profane bat
comme une cloche muette
la foule cassée compte ses morts
«Shoot to kill»
on crève des deux côtés de l'Atlantique
les larmes du jour la même maudite
guerre-machine tueuse de rêves
faites rentrer les enfants
en leur couvrant les yeux
de vos mains pâles
ma mémoire hante les rues désertes
j'ai la colère des anges perdus.
Jean Coulombe © 2016
Naufragé sur le tramway
fantôme de la rue Hermine
je traverse Saint-Sô
dans la brume du temps
mon coeur profane bat
comme une cloche muette
la foule cassée compte ses morts
«Shoot to kill»
on crève des deux côtés de l'Atlantique
les larmes du jour la même maudite
guerre-machine tueuse de rêves
faites rentrer les enfants
en leur couvrant les yeux
de vos mains pâles
ma mémoire hante les rues désertes
j'ai la colère des anges perdus.
Jean Coulombe © 2016
samedi 26 mars 2016
REFLETS
Tant d'images nous hantent
nous squattent
les reflets accourent aux miroirs
comme les mouches
aux feux de l'illusion
Penser sortir une tourmente
comme ça dans le vide
pour clore le film
ou la chanson
tout ce qui nous porte encore
Texte: Jean Coulombe
Vidéo et son: Jean Coulombe et Gilbert Sévigny
lundi 21 mars 2016
LE ROI CAFÉ (CSS # 8)
Au royaume du Roi Café
son chapeau flotte
comme une couronne
rivière sans embâcle
la rue Saint-Vallier
défile devant nous
l'éternité fait son moment
les clients en vitrine
font leur printemps
l'instant présent
s'y déguste
à petites gorgées
les parfums de Saint-Sô
règnent enfin sur la ville.
Chaque jour compte
au Royaume du Roi-Café.
Jean Coulombe © 2016
samedi 19 mars 2016
ROSAIRE (2)
Dormir sur une civière
rêver sur une civière
chier sur une civière
prendre l'air dans un corridor
prendre l'air dans un courant d'air
dans un rêve ambulant
comme touché par la grâce
en jaquette d'hôpital
parler en langues
ça fait rire au triage.
Tu sais pas si l'hiver
va finir avant toi
dans l'eau rouge il y a ta vie
qui s'en va
ils appellent ça un cancer
mais tu sais mieux que personne
ce qu'il en est...
Il pleut la neige fond
finalement tu vas avoir encore
passé l'hiver
comme c'est parti-là.
Denis Samson © 2016
mardi 15 mars 2016
À LA «LIB» COMME AILLEURS
à Bernie...
Les libertés s'accrochent
au pied des livres
dehors, le vent mauvais
les bordages craquent
les discours lèvent
les mots tournoient
les faux prophètes
font les nouvelles
les ogres tapent du poing
sous les banderoles
les étoiles ont le vertige
les orgueils se gonflent
la terre n'est pas en vue
la traversée saigne
à la «lib» comme ailleurs.
Jean Coulombe © 2016
samedi 12 mars 2016
MAIS TES AILES SUR LA NEIGE ONT FONDU
Écuries des tempêtes aux
crinières de poudrerie
tricots d'étoiles qui piquent
et engelures du coeur
enfants la langue sortie
pour goûter ce que sent l'hiver
dans la tête la neige
arrive jamais à fondre
complètement
vertiges vestiges d'une mémoire
avec la morve pour enfance
et la neige qui sent les pieds
dans ses bas de laine
mouillés.
Denis Samson © 2016
vendredi 4 mars 2016
POÈME POUR POÈME
Poème pour poème
tu ne
redonneras pas
la vue
à un aveugle
deux fois
même avec
toute la
boue du monde
même si
c'est toi
Alain Larose © 2016
mercredi 2 mars 2016
ROSAIRE (1)
L'horloge cassée le temps
en dents de scie
seul
plus rien à espérer
que la douleur
l'aube dans une bouteille
les os dans un fauteuil
les eaux usées du corps
déversées
les heures se dissolvent.
Denis Samson © 2016
jeudi 25 février 2016
LE CIEL DE SAINT-SÔ (CSS # 7)
Ciel intense
au-dessus des fils
maisons d'ouvriers
sans ouvrier
le soleil oblique
du couchant
nous enveloppe
dans ma ville sans la ville
les gens se disent encore
«Bonjour»
c'est comme une prière
sur les trottoirs défoncés
et leur lumière me poursuit.
Jean Coulombe © 2016
samedi 20 février 2016
mercredi 17 février 2016
MONDES
Le monde est ici
le monde est ailleurs
toute cette parade
qui nous tourne
sans fin dans la tête
nous hallucine
la vie est mordante
mais les jours sont fragiles
tout ce givre en gestation
le voyage continue
les mots viendront plus tard
ou jamais
Texte: Jean Coulombe
Images: Jean Coulombe et Gilbert Sévigny
Son et montage: Gilbert Sévigny avec la collaboration de Jean Coulombe
Piano (intro et conclusion): Vincent Gagnon
Tous droits réservés © 2016
vendredi 12 février 2016
SANG CHAUD
Froidure
comme lames de clarté
le froid saute aux yeux
d'un pays à sang chaud
où le fer s'étire
où le fer se contracte
où on apprend très tôt à vivre
sans se rompre.
Aux haillons des poudreries néon
les lèvres bleues murmurent
la chute des heures
une étoile seule
dans le ciel en ville
danse avec la neige.
Tant d'hivers passés
à passer l'hiver.
Denis Samson © 2016
lundi 8 février 2016
LE MUR
Le mur d'étoiles
me rentre dedans
au delà du gouffre
il bouscule ma fibre
au creux du silence
il faut bien de l'ombre
pour voir la lumière.
Jean Coulombe © 2016
mercredi 3 février 2016
CORPS ÉTRANGERS
Comme dans un appel d'ombres cloîtrées
dans du linge de corps
à la lueur des lavabos
le profil se répand
d'un miroir sur mesure
toujours à la merci d'une fêlure
juste une représentation de la chair
sous l'éclairage
des rénovations de l'absence.
Denis Samson © 2016
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