Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson ; trois poètes librement associés pour partager leur poésie sous toutes ses formes... FONDÉ EN JUIN 2009!
mardi 25 décembre 2018
ET DES VOISINS SI TRANQUILLES
Parcourir le froid
parcourir la nuit
les rues d'une banlieue grise
ordinaire
offertes à la morsure du vent
qui mènent toutes
à un Tim Hortons ouvert éternellement
24 hres/24.
Un endroit fantastique
pour élever une famille.
Denis Samson © 2018
mercredi 19 décembre 2018
LES PAS DE L'AUBE
Le mur de l'horizon
avance vers moi
la tête basse
comme une armée vaincue
une forêt désarmée
sur le tapis blanc de l'aube
pas à pas dans la neige
j'ai toute ma musique
à composer en silence
toute une symphonie
de complaintes perdues
de regards à tisser
d'amours à étreindre.
Jean Coulombe © 2018
mercredi 12 décembre 2018
RETOUR DU FROID
La première neige oubliée
l'hiver s'est refermé sur nous
*
Miroir fragile
sous la neige qui tombe
les trottoirs
sont couverts d'étoiles
évadées des rondeurs du ciel
qui collent à mes semelles
à chaque pas.
Denis Samson © 2018
vendredi 7 décembre 2018
L'ESPOIR SOUS MA LANGUE
La solitude morbide
lâche prise vers le vide
les oiseaux-flammes
accompagnent
le souffle chaud
du printemps éternel.
Pourquoi ce vertige
penché sur ma ville?
Pourquoi brûle l'espoir
sous ma langue?
Tout sera dit sans brusquer
les étoiles
tout sera consumé
au bruit du silence.
Jean Coulombe © 2018
vendredi 23 novembre 2018
ABSENCE
... à R.D.
Quand la mémoire abuse
des choses molles
la pensée fait plus tellement partie
du spectacle
coeur désaffecté
corps et âme
se cicatrisant
l'absence se tient
pour dite...
Denis Samson © 2018
Quand la mémoire abuse
des choses molles
la pensée fait plus tellement partie
du spectacle
coeur désaffecté
corps et âme
se cicatrisant
l'absence se tient
pour dite...
Denis Samson © 2018
mercredi 14 novembre 2018
LE RETOUR
Ceci n'est pas un endroit
pour les petites âmes
le jour s'y réchauffe
au repentir des tempêtes
le dos aux falaises noires
j'y vis la course du temps
sans cruauté
livré aux vents
entre brume et cri
le long fil tendu
vers les bras de mémoire
sera mon récif
le retour m'échappe.
Jean Coulombe © 2018
Gilbert Sévigny © 2018
mercredi 7 novembre 2018
LA FATIGUE DU SOMMEIL
Yeux écorchés
draps qui suent l'absence
les nerfs emmêlés
le coeur resté coincé
quelque part
le soleil par le fond
les épaves qui remontent.
Denis Samson © 2018
vendredi 2 novembre 2018
TROQUER SAISON
Une saison qui bascule
au lac perdu
renouer avec l'exil
d'un blues sans âge
reflets métalliques
d'un ciel avant neige
j'avance vers les glaces
avec la paix des ancêtres.
Jean Coulombe © 2018
vendredi 26 octobre 2018
UN ÉTAT DES CHOSES / UN POINT DE VUE PERSONNEL
La pompe à fric des multinationales
prêtes à exploiter tout ce qui reste
la propriété privée bien protégée des uns
sacrifiée à des "intérêts supérieurs" des autres
la vie privée "nevermind"
les mécanismes du désir à la chaîne
l'esthétique corporative
des réseaux faciaux
l'ignorance virale
l'infantilisation de masse
le vedettariat narcissique
et tous ces bons sentiments
passés au hachoir
d'une grande émission de cuisine sociale
à la télé
un monde qui voit
de plus en plus petit
des normes faisant de chaque citoyen
un "pareil"
le conformisme en tant que remède
le nivellement comme solution
aux excès dérangeants de l'imagination...
Le meilleur
des mondes.
Denis Samson © 2018
vendredi 19 octobre 2018
MIGRATION
À l'ombre de cet arbre
d'où je regarde s'enfuir
un autre jour
du restant de l'été
à l'écoute des derniers secrets
du vent dans les feuilles
je jase avec un ami
de passage
avant qu'il s'envole
pour l'hiver.
*
Soleil sexy de l'automne
ciel bleu sans un pli
chevelure d'ombre
dans tes yeux.
Denis Samson © 2018
Sur les plaines d'Abraham, septembre-octobre 2018
mardi 9 octobre 2018
LA RÉTINE DU COUCHANT
La ligne des épinettes est parfaite
quand elle tranche la rétine du couchant.
J'irai me casser de la poésie
sur le dos
je réparerai le chant
de chaque oiseau tombé
je ramènerai de la bière
pour le feu des mots
notre tempête sera lente
enveloppée de mystère
tu goûteras chacun des gestes
repliés sur ton coeur
toute cette tendresse en fagots
que l'on monte en bûcher.
Jean Coulombe © 2018
lundi 1 octobre 2018
LE GRAND ATELIER
Un argot d'identité
creuse la chair du diable
la peinture se sur-réalise
l'État du Québec en soleil bleu
car la fabrication du consentement
reste une bible érotique entre hommes.
Résistances pour raisons communes
au grand atelier de l'énergie humaine
à l'usage de l'insurrection qui viendra!
Jean Coulombe © 2018
samedi 22 septembre 2018
MIGRATION DES HEURES
Voix de papier regard collé
aux heures
marchant la tête ailleurs
en déchiffrant les signes
le jour se faufile entre les ombres
des passants.
Denis Samson © 2018
lundi 17 septembre 2018
SOLEIL GRIS
La boîte vocale
de la misère
est pleine
les élections
s'en viennent
le soleil
reste gris.
Jean Coulombe © 2018
samedi 8 septembre 2018
MÉMOIRE DE CHAIR
Bigoudis sur l'écume algues échevelées
navires qui font des noeuds dans l'eau
l'image
fragmentée
mémorise l'absence
mais retient la mer
bien ancrée au coeur
d'une mémoire de chair.
Denis Samson © 2018
mardi 4 septembre 2018
VERTICALITÉ
Je vis ce voyage
immobile
arbre immolé
comme les heures
sans la moindre distance
ma parole est
brume d'eau salée
puisée à l'écume
d'un fleuve sans fin.
Jean Coulombe © 2018
lundi 20 août 2018
BOUSSOLE
Le vent fatigué
et toute la forêt qui baille
la langue des ruisseaux
serpente entre les ombres
replis secrets d'une rivière.
Dans les rapides de la boussole
les poissons perdent le nord
dans son manteau de brume
la forêt sent l'usine.
Denis Samson © 2018
jeudi 16 août 2018
SOCRATE
Socrate est parmi nous
il hante le centre-ville
il mange de la poutine végane
et roule en fat-bike
il a son lot d'amendes impayées
il n'écoute pas le téléjournal
on lui a fait un profil Facebook
qu'il ne consulte jamais...
Jean Coulombe © 2018
jeudi 9 août 2018
DES JOURNÉES COMME ÇA... (3)
Juste fatigué
une journée comme ça
fatigué
des journées comme ça
fatigué de la résilience
de bon ton
de l'infantilisation quotidienne
par le biais des médias
fatigué d'entendre dire
qu'on en est rendus là,
juste une journée
comme ça.
Denis Samson © 2018
jeudi 2 août 2018
L'OPPRESSION DES OMBRES
Sous l'oppression des ombres au néon
tout ton corps se recroqueville
avant le souffle Kamikaze
il aspire les incandescences
tu regardes aveugle le ciel troué
celui qui te parle sans rien te dire.
Ta main s'étire plus loin dans le noir
vers cette lueur qui te nargue
vers la VIE presqu'oubliée.
Jean Coulombe © 2018
lundi 23 juillet 2018
AVERTISSEMENT: LE JUGEMENT EST CONSEILLÉ
À l'écran
la dignité aux enchères
les vainqueurs et les vaincus
se ressemblent
le vedettariat pourvoyeur centralisé
d'émotions
le nombril de la nation se regarde
être regardé
un pays où pour porter le nom
'd'artiste'
il peut suffire de passer souvent
à la télé.
Denis Samson © 2018
samedi 14 juillet 2018
TON REGARD VAUT UNE TONNE DE BRIQUES
Nous n'avons plus de confins
le monde nous amenuise
presque seuls
presqu'ensemble
aux abysses
enroulée autour du cou
pour le défilé...
Jean Coulombe © 2018
P.S. L'ordre des choses est établi sans remords
mercredi 11 juillet 2018
DES JOURNÉES COMME ÇA... (1 et 2)
DES JOURNÉES COMME ÇA ... (1)
Démolitions et réfections mentales
ponctuelles
au point de rupture du sommeil
les draps pognent les nerfs
l'oreiller bat trop vite
la sueur pue la peur
qui tue les rêves.
Tu te lèves
soulèves ton coeur
encore une fois
toujours les heures font appel
à ce qui reste de toi
tel un ouragan en bout de course.
Toute douleur bien rangée
tous ces jours enfermés
dans leur petite case,
un calendrier comme un pilulier,
squatter le silence narcotique,
résister à l'obscurité frelatée
à grands coups de coeurs
sinistrés.
Faire de son mieux
en tant que représentation
de ce qu'on croyait être...
Écrire,
rapiécer des poèmes.
DES JOURNÉES COMME ÇA ... (2)
Ces heures chaudes
la vie toute belle le ciel bleu ciel
à ras du crépuscule
les yeux baignent dans l'ombre
le fleuve est un reflet
des profondeurs du jour
la fin d'un après-midi soyeux
où des araignées auront tissé
cette lumière entre moi
et l'horizon.
Denis Samson © 2018
dimanche 1 juillet 2018
L'IDÉE C'EST D'AVOIR UN HOSTIE D'BON DRUMMER
À Alain Larose...
Mon frère boréalisé
enrobé d'étoiles
poète roulé sous le vent
ton satori viendra
comme un wampum
porté par le feu.
Jean Coulombe © 2018
NDLR: Il y a plein de bon granit en haut de la côte pour les rêves.
Mon frère boréalisé
enrobé d'étoiles
poète roulé sous le vent
ton satori viendra
comme un wampum
porté par le feu.
Jean Coulombe © 2018
NDLR: Il y a plein de bon granit en haut de la côte pour les rêves.
jeudi 21 juin 2018
À L'ÉCLOSION DES MARÉES
Ondes de tempête
états d'aubes qui débordent
nuages qui roulent sur la mer
ventre à l'air
la pluie ramène ses cheveux
en crinière
la lune ouvre des jardins
à l'éclosion des marées.
Denis Samson © 2018
vendredi 15 juin 2018
ROYAUME
Je lance des corbeaux
dans le ciel de la basse-ville
comme une prière
pour provoquer les astres
pour rassurer les enfants
quand les vérités flambent
doucement une à une
j'étends mes mains sur les rumeurs
dans le silence partagé
je suis le roi de nulle part
et mon trône n'a que trois pattes.
Jean Coulombe © 2018
vendredi 8 juin 2018
RÉSIDENCE MUETTE
Fossiles des heures archives d'étoiles
éphémères
derrière un voile de chair
l'effondrement des ombres
l'écho sans fin
de paroles tues
pensées en boucle entre sensations
et sentiments
des corps menottés au sommeil
d'une rive à l'autre du ciel
on garde secrète
la résidence muette des songes.
Denis Samson © 2018
samedi 2 juin 2018
L'OMBRE DE L'AUBE
Les vertiges s'incrustent
le sang noir de la ville
rôde près des mots
le silence des oiseaux
chante l'ombre de l'aube
un peu de lumière
cogne à la fenêtre
le tumulte surviendra
au soleil dissolu
entre nos bras endormis
Jean Coulombe © 2018
samedi 26 mai 2018
PORTRAIT DE L'AUBE
La nuit passée à écrire
la page des heures arrachée
les dernières étoiles en rappel
le ciel replié
sur le bord de la fenêtre
l'aube à grands traits
couleurs d'oiseaux.
Denis Samson © 2018
lundi 21 mai 2018
LE TEMPS CASSÉ
Nous avons traversé les eaux noires
sans un rêve les yeux au large
croisé nos enfants perdus
tu as souvent caché ton visage
pour renoncer aux rafales
l'or de tes cheveux arraché
que cessent les échos du sang
que se taisent les pluies assassines.
Il nous faut réparer le temps cassé.
Jean Coulombe © 2018
vendredi 11 mai 2018
DANS LA MAISON DES OUTILS
Dans la maison des outils
entre les murs
dans la froide clarté
la noirceur des heures
se répand dans tous les coins
réglés comme une horloge
les mots et les images
manufacturent les rêves.
Dans la maison des outils
l'ouvrage de la nuit
se poursuit...
Denis Samson © 2018
mercredi 2 mai 2018
UN SOIR À L'OPÉRA
Un soir
des soirs
sur leur galerie
de la rue Wolfe
Yvette et Olivette
rient et pleurent
aux éclats
comme devant un
opéra italien
en regardant le trafic
mais l'opéra se joue
dans une
corbeille de l'opéra
sur la galerie
d'Yvette et Olivette
qui rient et pleurent
chacune à son tour
et les deux ensemble
la nuit sera chaude
ils annoncent un bel été
dans l'almanach
Alain Larose © 2018
mardi 1 mai 2018
UN JOUR À REFAIRE
L'enfant à mon visage
m'arrache les certitudes
sous ses ongles
le sang
que j'abandonne
comme la lumière
d'un jour à refaire.
Jean Coulombe © 2018
jeudi 19 avril 2018
L'AVANT
Nuages effilochés
ciel nocturne
comme un tableau noir
effacé à la hâte
en avance d'un rêve
sur l'agenda du sommeil
les fantômes ont migré
à travers les pages d'un journal
celui d'une jeune fille
qui allait un jour
devenir ma mère
où le nom du père
apparaît seulement
vers la fin.
En avance d'un rêve
sur l'agenda du sommeil
sous le silence on peut entendre
le temps s'user à l'envers.
Denis Samson © 2018
samedi 14 avril 2018
L'ESCALE
J'invente les paysages
qui nous réchauffent
qui éparpillent
couleurs et ténèbres
en une force imparable.
L'escale est notre mirage.
Jean Coulombe © 2018
jeudi 5 avril 2018
BIJOUX
Si boire aux larmes
survient aux âmes
perdues
au fond de la bouteille
si ça tambourine aux paupières
l'oeil au noir
les noeuds du corps tranchés
la parole se fait chair
à vouloir tout dire
pour se faire plaisir
où ça fait mal
pour sentir quelque chose
âmes qui se perdent à chercher
à qui vendre
ce qui n'appartient
à personne.
Denis Samson © 2018
dimanche 1 avril 2018
DE PARTOUT
Les neiges flétries
s'entortillent aux forêts
creusent ce territoire
qui nous échappe.
De partout
viendra l'aurore.
Jean Coulombe © 2018
jeudi 22 mars 2018
RESTER JEUNE
Assis au comptoir
d'une mémoire qui persiste
à mimer les saisons
l'espace se resserre
sur nos souvenirs.
Au 5 à 7 des fantômes
il n'y a pas d'âge pour se vanter
d'être resté jeune.
Denis Samson © 2018
lundi 12 mars 2018
LE FRACAS DE TA SÈVE
Perdue sur le sentier
des neiges mortes
tu es belle
tes frayeurs
étincellent
avant de fondre
lancée sur la glace mince,
tu as compris
la profondeur de l'espoir.
Ta sève de survivre
brûle tout le fatras
elle bouscule
les vérités creuses
tombées là comme
des fruits capricieux.
Jean Coulombe © 2018
vendredi 9 mars 2018
5 À 7 DES FANTÔMES
Tu te pintes en spécial
près de chez moi
tu téléphones pour dire
quelque chose
ça ressemble
à une invitation...
Retour d'âge d'un vieux bar
au 5 à 7 des fantômes
l'alcool coule à pic
les épaves des horloges remontent
les fuseaux horaires du corps,
je remonte la rivière
d'une mémoire
où viennent boire les souvenirs...
Last-call
le visage affaissé des heures
des grandes gorgées
pour vider la place
mal au coeur
entre les deux oreilles
un taxi pour s'enfuir
un lit pour s'enfouir
au 5 à 7 des souvenirs
le temps n'existe plus
que par abstraction.
Denis Samson © 2018
jeudi 1 mars 2018
SUR LE CHEMIN DES SOUCHES BRÛLÉES
L'entreprise d'être un enfant
caché dans de vieux os
fulgurances
réminiscences
lové en mes chairs
j'essaie de dompter
tout ce que
je n'ai jamais saisi
sur le chemin
des souches brûlées.
Jean Coulombe © 2018
dimanche 25 février 2018
BERCEUSES
Lunes à vif
berceuses industrielles
nuages qui baillent
nuits raturées néon
les ombres se marchent sur les pieds
la ville se raconte
de belles histoires
pour s'endormir
congères des songes
engelures du sommeil
des bains de lumière froide révèlent
l'identité réelle de la douleur
les sans-abris s'endorment toujours
dans l'oeil d'un ouragan.
Denis Samson © 2018
dimanche 18 février 2018
GLACE NOIRE
Quand ma vie glisse
sur une plaque
de glace noire
les détails s'acharnent
chaque lueur me parle.
Immense joie
d'un astre
arraché à la nuit
bousculade d'air
jusqu'au fond
de mes fêlures.
Jean Coulombe © 2018
mardi 13 février 2018
HIVERNAL
Ondes de tempête
Dans la poudreuse
sur la piste de chants d'oiseaux
le vent brouille les ombres
le froid lui-même
reste attentif aux signes.
Maison froide
Le feu est mort
la maison finit par s'endormir
seule
sans personne pour la réchauffer
tout autour la terre craque
le soleil se lève tard
la nuit tombée en neige
battue des vents.
Sédentaire
Parti pour l'hiver
à écrire des affaires
d'hiver
je passe l'hiver
en hiver.
Denis Samson © 2018
vendredi 2 février 2018
À CONTRE-JOUR
Mon corps est un vitrail éphémère
une rivière à contre-jour
comme un poème abandonné
et toujours cette chanson
qui me tourne dans la tête
mon corps me livre au temps
rides et poings liés
dans la galaxie des miroirs
et toujours cette chanson
qui brûle mes 16 ans.
Jean Coulombe © 2018
lundi 22 janvier 2018
LE FEU DU CIEL
Conscience longue distance
nos déroutes prennent la route
ailleurs la mort rôde
le feu vient du ciel
nous on rentre chez nous
bien au chaud
aux antipodes
loin des flammes
Texte: Jean Coulombe
Vidéo: Gilbert Sévigny
Jean Coulombe
Son: Marie-Louise
Réalisation: Éditions VA
Tous droits réservés © 2018
jeudi 18 janvier 2018
UN PAYS DANS LA TÊTE
À force de boire
pour noyer toute
comme à force d'abstinence
pour remettre "l'autre pays" *
dans ses claques
la langue devient seule
la langue devient celle
des paroles dans la tête
l'abstinence comme l'ivresse
se limitent à imiter
la seule personne
qu'on peut être.
* L'expression est de Jean Coulombe.
Denis Samson © 2017
jeudi 11 janvier 2018
PARTANCES (2)
Il faut savoir reverdir la grisaille
le froid soleil des arbres morts
il faut saisir la sève dans nos bouches
le feu au coeur de la braise
il faut chanter les partances
sur le chemin de l'horizon.
Jean Coulombe © 2018
dimanche 7 janvier 2018
DUO (souvenir)
... à Dan
Le cendrier est plein à ras-bord
le piano s'endort
mais la musique a encore soif
le poète
peut enfin chanter faux
comme il lui plaît
sans que ça change grand-chose
à l'affaire
le jour attend que ça finisse
pour se lever
le gars qui fait le ménage
de la place
dit qu'il aime ça
il a l'air de le penser vraiment
reste à savoir de quoi il veut parler
exactement.
La répétition a confirmé
si besoin en était
la nécessité de beaucoup répéter encore...
Ou peut-être pas.
Denis Samson © 2017
Le cendrier est plein à ras-bord
le piano s'endort
mais la musique a encore soif
le poète
peut enfin chanter faux
comme il lui plaît
sans que ça change grand-chose
à l'affaire
le jour attend que ça finisse
pour se lever
le gars qui fait le ménage
de la place
dit qu'il aime ça
il a l'air de le penser vraiment
reste à savoir de quoi il veut parler
exactement.
La répétition a confirmé
si besoin en était
la nécessité de beaucoup répéter encore...
Ou peut-être pas.
Denis Samson © 2017
mercredi 3 janvier 2018
MONTAGNE EN MAIN
Me voici,
montagne en main
sur la fine ligne
qui traverse
la plaine des silences.
Tu as la braise tranquille
de celles qui chantent
la noire morsure
du crépuscule.
Nous voilà,
ivres de doutes
et de réconforts
quand le jour
range ses pinceaux.
Jean Coulombe © 2018