Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson ; trois poètes librement associés pour partager leur poésie sous toutes ses formes... FONDÉ EN JUIN 2009!
samedi 28 octobre 2017
HITS (parade)
Les «hits» roulent en gros char
sur le boulevard
huit haut-parleurs
pour tenter de convaincre tout le monde
d'aimer ça
on se fout des paroles
c'est le «rhytm» qui compte
le «beat» le «hook»
les «chansons» sont produites
par des équipes spécialisées
expertes à coller des mots et des sons
répétitifs
dans la mémoire des gens
et ça fait pop et bing et nanana
dans la tête
huit haut-parleurs
et ça roule...
Denis Samson © 2017
jeudi 19 octobre 2017
SI SIMPLE
Les loups de traîneaux courent les embouteillages
les gerbes de couleurs carburent dans l'obscurité
les songes naufragés ont cassé les faux silences
le passé refleurit en cauchemar
tout se voudrait si simple
mais le couchant veille au grain
rien n'arrête les spectres
les parfums explosent aux yeux
le blues est arrivé à son heure
les morsures hantent les tendresses
chaque jour est le «selfie» du prochain
on se couvre de satellites pour se sentir moins seuls.
Tout se voudrait si simple.
Jean Coulombe © 2017
samedi 14 octobre 2017
ULMUS AMERICANA
Un gros arbre beaucoup d'ombre
une belle journée d'été
finissant
un poème
pour retenir l'instant
pour voler aux heures un peu
de ce qui ne revient pas.
(Plaines d'Abraham, «au bureau», septembre 2017).
Denis Samson © 2017
mardi 10 octobre 2017
VENT DE BIAIS
Elle prend le vent de biais
petite voile pâle
au fond de la baie grise
heures mauves
arrachées
aux fragiles musiques
brisures en averse
tant de solitudes
en rafales
mes bras malhabiles
cassent le noir murmure
des prières mortes
au dos de la vie
notre courbe suit la ligne
des montagnes invincibles
toutes nos alarmes
sonnent en creux
brûlent
au ventre de la nuit
l'obscurité comme seule amie
on se hasarde
à remonter le courant
une petite lueur à la fois.
Jean Coulombe © 2017
mardi 3 octobre 2017
À LA GORGE
Dans ta chair s'avance
l'ombre à apprivoiser
un faux silence
absorbe le feu
avec l'été qui meurt
entre nos épaules
on remet tout
aux foudres sauvages
celles qui roulent
à la face du vent
ta main ne tremble pas
ne tremble plus
tu saisis ta vie à la gorge
ce que tu crois de ta légende
carbonise l'instant frêle
tu organises ta fuite
pour mieux rester
migration intime
immobile de fureurs.
Jean Coulombe © 2017