jeudi 24 décembre 2015

TEL QUE VU À LA TÉLÉ






















Martyrs fumant
les cigarettes des otages

histoires de foodies des banques alimentaires
au cocktail dînatoire des biens nantis

usines à succès nostalgie vintage

à la télé le culte se poursuit

miroir fallacieux de ces histoires
qui nous ressemblent
à outrance
personnages auxquels
s'identifier bêtement
béatement
tout ça pour nous vendre
à nous-mêmes
nous consommer nous digérer
et finalement
nous évacuer
de notre propre reflet
des histoires qui finissent
par n'en plus finir
de nous exclure.

Il va encore faire noir
avant de faire clair.


Denis Samson © 2015


vendredi 18 décembre 2015

LES POÈTES DE BASSE-VILLE (CSS # 5)





















Les poètes de la basse-ville
ont souvent vu neiger

ils ont les mots de la foi
le souffle âcre des rues
le bagout des trottoirs

ils savent parler
aux chauffeurs de taxi
aux anges dans la nuit

les poètes de la basse-ville
n'écoutent pas radio-haine

ils croient encore
aux vertiges intimes
aux folies de tendresse

ils croient aussi
que les nuages
savent aimer.



Jean Coulombe © 2015


samedi 12 décembre 2015

DÉSIRS SEMI-AUTOMATIQUES





















À l'horizontale des heures
avec un forfait
sur les actes de rédemption
à deux doigts du naufrage
le miroir séparé du visage
l'ennui devenu viral
les hommes froissés
se ressemblent

puant la bière des lits sauvages écartelés
l'after-shave la permanente et la fièvre rose
l'hiver sera sourd
à leurs lamentations

les yeux d'épingles ouverts
au rythme des pulsations
la peur est élégante costumée
décorée de fétiches pour la fête
des anges automatiques aux ailes
de cigarettes artisanales

trépané du coeur en ligne
prendre froid au miroir
ensorcelle.

Hommes froissés, nuits froides.


Denis Samson © 2015



jeudi 10 décembre 2015

COUR D'ÉCOLE (CSS # 4)






















Cour d'école mappe-monde
les enfants de Saint-Sô
jouent tous ensemble

ils courent ils poussent  ils rient
ils embrassent le ciel
en se tenant la main

ils ignorent
la haine
la peur
les radios toxiques

ils ne voient pas
les nuages noirs
à l'horizon

la cupidité des austères
la stupidité vociférante.

Tous ensemble
nous devrons faire chanter
leurs lendemains.


Jean Coulombe © 2015


samedi 5 décembre 2015

DIMANCHE SALE






















Des jambes molles la poire l'alcool
la vipère et l'ennui
les rues les vitrines
et la nuit
renversé le ciel s'écoule

dimanche la neige pleut les
lunettes fanées   fait noir
en sacrement

du papier dans l'aile
des regards perdus
l'air est sale
arraché aux cheveux.


Denis Samson © 2015


mardi 1 décembre 2015

LES RUES DE SAINT-SÔ (CSS # 3)






















Je pousse mon ombre
dans les rues de Saint-Sô

je pousse ma vie au soleil
sous le plomb du social

nous avons un ciel à moineaux
sous la clameur du moteur

nous avons des âmes en veines
nos poètes de la bouteille
nos complets-vestons

parfois quelques arbres
qui veillent sur nos rêves

dans ces rues qui sont à nous.



Jean Coulombe © 2015


jeudi 26 novembre 2015

ASSIS DANS L'HERBE





















Assis dans l'herbe
du poème l'instant se poursuit

par les fissures du vent
se glissent les ombres

déjà
les battements de la terre ralentissent

un dernier après-midi d'automne
tel un arbre adossé à un homme

un petit coup de soleil et mon imitation
du crépuscule.


Denis Samson © 2015



dimanche 22 novembre 2015

À SAINT-SÔ (CSS # 2)






















À Saint-Sô, il y a
mon village perdu
l'argent trompe-l'oeil

les enfants qui crient
en belle meute

il y a cette aube gracile
entre les fils électriques

les condos flambant neufs
et le premier du mois

il y a le match de hockey
à la taverne théâtre

les jobs de cul
salaires dépensés d'avance

le nouvel an chinois
au dépanneur cosmos
la bière toujours en spécial

il y a mon amour
sa main qui s'attarde
et joue dans mon cou.



Jean Coulombe © 2015



mardi 3 novembre 2015

VOLIÈRES






Dans le ciment des ombres
où ces heures
font semblant de passer
nos souvenirs battent de l'aile

nos vies en volière
on aura appris par coeur
ce qui aurait pu être
comme ce qui fut

réalité des apparences.



Vidéo-poème de Denis Samson

Texte: Denis Samson © 2015

Vidéo: Jean Coulombe
           Gilbert Sévigny
     
       


dimanche 1 novembre 2015

MONSIEUR ANDRÉ (CSS # 1)






















Monsieur André
a perdu sa femme
elle avançait à petits pas
vers la vie qui tombe

Monsieur André
tourne en rond
dans la cuisine

les piles de linge sale
lui servent de remparts

le trou des anges
a avalé tout le reste.


Jean Coulombe © 2015



dimanche 18 octobre 2015

SOIR DE GALA (2 AM)






















Mon voisin Charlie
a invité le 911
à son Hommage
à Olivier Guimond

Jack Daniel's
est son régisseur
et
je suis le seul spectateur
quand
dans un timing parfait
en se trompant
d'abord d'adresse
deux Denis Drouin arrivent
en habits de polices

ils fouillent le portefeuille
du comique
pour un autographe

j'étais avec mon chum Jack
qu'il dit
dans un sourire
que même ses dents ont fui

maintenant
à la recherche d'un complice
les deux Denis Drouin
cherchent Jack
en coulisses
jusque dans les armoires

il est où Jack?
qu'ils disent
à Charlie Guimond
dont le maquillage
commence à fondre
sous le follow spot

mais Charlie a oublié son punch

c'est la fin du sketch

Denis Drouin (2X)
escortent Charlie
hors de scène

le vent applaudit
par la fenêtre

Enlève-moi les
les menottes
m'as la barrer
la porte

Enlève-moi les
les menottes
m'as la barrer
la porte

répète mon voisin Charlie

pendant que
la limousine
attend
à l'entrée des artistes


Alain Larose © 2015


samedi 17 octobre 2015

EMMITOUFLÉ






















Le ciel vif-argent
m'emmitoufle
à tes hanches

petite mort
qui rôde au cri
de mes faiblesses

petit vol plané
noeud gordien
au creux de ton corps

se fondre
sentir
toucher

l'impalpable

ce qui nous pousse
au-dessus du vide.


Jean Coulombe © 2015




lundi 12 octobre 2015

LE POURBOIRE DE LA NUIT



















À trop mordre
le jour
on y brûle
sa nuit

la vagabonde
ivre de souvenirs
ne laisse jamais
de pourboire.



Jean Coulombe © 2015




samedi 10 octobre 2015

LA VOIE LACTÉE



















Vers l'horizon le fleuve
rencontre l'obscurité plus profonde
d'une nuit sans lune
d'où surgissent
innombrables
les étoiles

illuminée
la croix de Mont Saint-Pierre
semble clouée au ciel
dans le noir

au point de rosée
ça prend une épaisseur de plus

soirée d'automne
calme à l'infini

juste un peu de vent
qui balaie les feuilles mortes
et fait sécher le linge
sur les cordes.


En Gaspésie avec mon frère en poésie, le 6 octobre 2015.


Denis Samson © 2015




samedi 3 octobre 2015

COCKTAIL DÎNATOIRE






















Robots romantiques
peignures d'acier
regards élastiques
nourritures cosmétiques

piano-lounge naufragé nuages
en robes froides
froissés au balcon

limbes urbains

le jeu des ombres orphelines

portrait de l'homme muet.



Denis Samson © 2015




samedi 26 septembre 2015

LA ROUTE






















Vivre ses matins
acier contre acier

illusion du travail accompli

fenêtres ouvertes
se mélanger au froid

et cette musique...

Toute cette musique
pour la route.



Jean Coulombe © 2015


dimanche 20 septembre 2015

RÉVEILLER L'EAU QUI DORT






















Retour d'aube

ombres enchaînées à des ombres

l'eau chaude est
frette   l'eau frette
est chaude

le vent sous les verrous
les heures s'écoulent
lentement.

Jour de pluie
poésie.


Denis Samson © 2015


vendredi 18 septembre 2015

LABORATOIRES D'INSOMNIE



























Figures d'amnésie rapiécées
mes yeux parmi ceux des dormeurs
aux étages du soir
et la serrure
pour regarder là-haut
et voir d'où la nuit tombe,

tant que le temps lui-même
réussira pas
à devenir un poème
il y aura pire
que cette panoplie
des laboratoires d'insomnie
pour apprivoiser ses blessures.


Denis Samson © 2015


dimanche 13 septembre 2015

TA VOIX PERDUE






















Ton sourire volcan
s'arrime au lent travail
des rosées fraîches.

Tu es la palpitation
des orages sismiques.

Tu as la voix furtive
de celles qui savent
toujours où elles vont

dans la charpie du jour.


Jean Coulombe © 2015


lundi 7 septembre 2015

PETITE ÉPOPÉE




















On se sculpte une épopée

à coups de gueule vite oubliés
à coups d'absolus mal assumés

puis, une certaine indifférence
autour du mal de survivre

un petit enclos personnel
au code d'accès égaré.

On s'installe
bien loin des fureurs!



Jean Coulombe © 2015


dimanche 30 août 2015

LES VALVES DU COEUR
























Blues et Country, mauvais mélange
danse en ligne sur mes vies antérieures

mais le Blues carbure toujours trop fort
quand les valves du coeur claquent.

Les pentes sont raides, au pays Country.



Jean Coulombe © 2015



lundi 24 août 2015

ABLATION


























Journées qu'on enterre
sans merci
jusqu'à l'aube

écrire par ablation

miroirs au néon du livide
à faire mauvaise figure
au jour naissant

à prendre feu de tous ces gestes
aux volières du corps,
quand toutes pages d'odeurs confondues
du cahier l'encre migre
faudrait finir d'agoniser
d'errer par coeur
brisé

écrire tout ce qui brûle à l'intérieur

mettre tout ça au monde.


Denis Samson © 2015


jeudi 20 août 2015

L'AUTRE VIE





















Le temps des compromis
des soumissions
est bientôt révolu

nous avons donné
nos mots
notre liberté
à la bouche du vide

l'autre vie nous attend
au coeur de notre sang

les oiseaux fous
nous attirent
au-delà des horizons

nous partirons bientôt
toutes extases dehors

l'aube nous touche
nous creuse   animal

leur maison n'existe plus!


Jean Coulombe © 2015


lundi 17 août 2015

NOTRE SENTIER






















À pas perdus
notre incendie
broie les signes du temps
avale nos lumières

à horizon rompu
nos couleurs ouvertes
enlacent notre sentier

l'illumination rôde.


Jean Coulombe © 2015


lundi 10 août 2015

DENTS DE SCIE (COEURS BRISÉS)


















Aux ligatures des néons
au coeur de la ville brisée
fenêtres exorbitées
murs hérissés d'ombres
au tranchant des heures
indifférentes
une cité dans ses pantoufles
s'user se dissoudre
en sens inverse d'une foule
défectueuse

en dents de scie le temps
le bruit de l'horloge
cassé
l'aube est un toc.


Denis Samson © 2015



vendredi 7 août 2015

LE GOÛT DES CENDRES























Chacun de tes gestes
déposé au matin
comme une trace

une flamme nue

ton visage flotte ici
au centre des cendres.


Jean Coulombe © 2015


lundi 27 juillet 2015

COEURS ERRANTS (RÊVÉ À VERLAINE)


























Verlaine
a beau s'enfuir
d'hôpitaux inventés
pour punir l'amour
le papier froissé change rien
à l'angoisse des mots doux

coeurs errants
corps en désordre
sous les draps

couteaux de velours
comme un mal de neige

blessures où sont rangées des armes.


Denis Samson © 2015


samedi 25 juillet 2015

RADIO CITÉ BLUES

















Jouer au matamore
pris dans le trafic

monter le volume
les yeux au ciel
le pied sur les freins

bouffer du cycliste
bouffer du piéton
bouffer de l'autobus
avec le gars à la radio

le gorille à la radio


Jean Coulombe © 2015



samedi 18 juillet 2015

INVENTAIRE

















Astres dansants décoratifs
sur toile de fond électrique
et ce corps éclaté
dans le rôle de la nuit

l'inventaire des mains vides
des histoires à coucher dehors
des étoiles dans les veines

dans un bruit d'hôpital
des blessures par chants d'oiseaux.


Denis Samson © 2015


samedi 11 juillet 2015

DERNIER CINÉMA






















J'ai encore des falaises sous la voix

j'avance comme une ombre chinoise
dans le dernier cinéma en ville

j'habille la nuit d'une brume
d'une dernière parole.



Jean Coulombe © 2015


lundi 6 juillet 2015

SÉCHERESSE






















La lune dans ses plaies
comme l'eau d'un cri la soif
la mer reste allumée
la chaleur va durer

il y a des incendies entre les pages
du bestiaire illustré
des forêts fantômes.


Denis Samson © 2015



dimanche 28 juin 2015

CAFÉ DES LENDEMAINS



























Au café des habitudes
les membres se branchent

leur réseau s'allume
le monde nous enserre

une voix parfois éclate
s'embrase et s'indigne

la poésie immanente
s'enroule aux langues.

Il y aura un lendemain
mais sera-t-il nôtre?

Là est la question.



Jean Coulombe © 2015


lundi 22 juin 2015

AUTOROUTE CÉLESTE





















Sur les rails des graffitis voyagent

des montagnes de l'aube au crépuscule
le train roule son écho de train

la nuit la noirceur défile
en paysage aux fenêtres

sur l'autoroute céleste après la pluie
les étoiles ébouriffées scintillent

le vent balaie les ombres

en rangées le long des routes
des arbres s'évertuent
à cacher l'absence
de forêt.

La lune dans son feuillage
regarde passer le train.


Denis Samson © 2015



jeudi 18 juin 2015

INSTANT VOLÉ






















Tout se place enfin
au ventre des saisons

on avance doucement
vers l'été des êtres

on caresse l'impalpable
et le superflu s'envole

je rêve à ton épaule.


Jean Coulombe © 2015


dimanche 14 juin 2015

BONHEUR RÉGLEMENTAIRE


























Sous les auspices
des tenants de la droite,
les mots pris en otage,
la brutalité ordinaire
se propage en réseaux,

ça va de la captation
à la diffusion
de l'humiliation au quotidien
par les animateurs du déclin.

Les plans de société
du bonheur social
qu'on commente
aux cocktails dinatoires corporatifs
comprennent
des contentions de solidarité

des clauses d'hygiène civile

des règlements pour tous les sens.



Denis Samson © 2015


jeudi 11 juin 2015

L'IRRÉMÉDIABLE




























Comme à dix-sept ans
centrifugeuse cosmos
folies invincibles

je tente à nouveau l'espoir
même soudé au froid constat
de l'irrémédiable social.


Jean Coulombe © 2015


mercredi 10 juin 2015

GROUPE D'EXCROISSANCES PERSONNELLES


















Un peu de vin pour étancher sa foi

des corps communicants communient
par remords interposés

la mémoire lèche ses plaies
les souvenirs régurgités des blessures
qu'on soigne avec des cosmétiques
d'extrême-consommation....


Denis Samson © 2015


lundi 8 juin 2015

AU SOIR DES CHOSES





















Au soir des choses...

Il me faudra atteindre
le coeur du poème...

sans en trahir le cri!



Jean Coulombe © 2015


mercredi 3 juin 2015

LAC SIMON





















Début mai
et voici que désorganisée
l'eau se brise.

Je vois s'éteindre le jour
et s'allumer le feu.

Et quand le feu finit
le chalet s'est endormi
et dans le noir
il y a du bruit dans l'eau
comme une bête invisible.

Comme une bête invisible
je longe le rivage.


Denis Samson © 2015


mardi 26 mai 2015

ICI-BAS





















Descendre en flammes
nos poèmes-bannières

on repartira à l'aube
nos rêves sur le dos

hobos des crépuscules

ici-bas.


Jean Coulombe © 2015


dimanche 24 mai 2015

UNE IDÉE DE L'AU-DELÀ





C'est un beau dimanche
sur la terrasse du mouroir

Jésus
déguisé
en infirmier
y roule un cancéreux
en attendant
la rediffusion
du jour du Seigneur

un peu plus loin
en silence
sur un banc
parents et amis d'un autre
fument
en eucharistie
ses dernières Belvédère

le cancéreux s'interroge
en contemplant le fleuve

«je me demande ce qu'il y a
de l'autre bord...»
dit-il

«Saint-Romuald...»
répond Jésus
en ramassant
le paquet vide
emporté par le vent


Alain Larose © 2015


mardi 19 mai 2015

CHÂTOIEMENT


















Couronne de fleurs ardentes

le vin du crépuscule
reste collé au fond du verre
à la table du matin.

Robe d'une fontaine
que déchire le vent

l'eau regarde le ciel
où flottent les nuages.


Denis Samson © 2015


mercredi 13 mai 2015

ENTRE LES LIGNES




















Rebondir en librairie
pour jouer du piano
ivre noir et seul

bouffer l'air ambiant
entouré de mots
qui refusent de mourir

la tête contre le mur
les pages tombent
comme des larmes

il nous faut une épopée
pour dérober les masques
aux assassins du rêve

ceux qui ne peuvent lire
la beauté insatiable
entre les lignes du temps.


Jean Coulombe © 2015


dimanche 10 mai 2015

COULEURS





















Dans le feu du crépuscule
la nuit se fait une beauté
le soleil se couche
libérant les images du passé
la chaleur pénètre la chaleur
dans le ciel des rouleaux de couleur

ça prend juste une étoile
pour inventer la nuit.


Denis Samson © 2015


vendredi 8 mai 2015

PRAXIE





















Tout peut survenir
à qui sait rejaillir

hors orbite
hors temps
hors dogme

idée de sursoir
à tout ce qui
nous formate


Jean Coulombe © 2015


samedi 2 mai 2015

PÉRIMÈTRE D'OUBLI




























À la une de la mort ce matin
les animateurs du déclin
sont venus filmer l'enterrement des paroles
avec des caméras corporelles
établir un périmètre d'oubli
où souiller les indices du coeur.



Denis Samson © 2015


mardi 28 avril 2015

VICTOR JARA 1932-






















Victor
est-ce qu'il y avait
des merles
avec toi dans le stade
de Santiago?

je te le demande
parce que là où nous sommes
ta voix semble venir
du dehors

c'est le printemps
il y a du vin sur la table
les verres se vident
en t'écoutant


de l'autre côté de la rue
les chiens jappent
à la porte
de leurs maîtres
mais les merles
chantent avec toi

je sais
c'est une chose idiote
à écrire
comme s'il suffisait d'y croire
probablement la faute
au vin qui achève

ton disque aussi
va bientôt finir
ils y ont mis
tes chansons
en ordre alphabétique
comme sur les registres
des disparus

te recuerdo Amanda

de l'autre côté de la rue
les chiens jappent toujours
à la porte
de leurs maîtres


Alain Larose © 2015



mercredi 22 avril 2015

PETITS SILENCES
























Les petits silences
se forgent à l'ombre

portés par l'insomnie
la dureté de l'horloge

je refais bombance
de leurs vertiges

ma voix suspendue
au-dessus de l'abîme

coeur en sus!


Jean Coulombe © 2015



samedi 18 avril 2015

PAGE BLANCHE






















Fantômes vivant
dans la maison du vent
fantômes errant
tournant la page d'un regard
page blanche d'un texte
déjà écrit
moments cassés d'un miroir
matins qui fantôment d'avance
les heures à venir
fleurs mortes dans un jardin en fleurs

quelque chose
pour nourrir nos mémoires

les plus beaux souvenirs à répondre...



Denis Samson © 2015


samedi 11 avril 2015

MAISON






Vidéo poème 

Texte: Alain Larose

Vidéo et réalisation: Jean Coulombe

Musique: Francis Héroux

Collaboration: Gilbert Sévigny

Tous droits réservés © 2015



mardi 7 avril 2015

DE L'USINE AU CONSOMMATEUR MANUFACTURÉ

















Fragrances fossiles

au ciel brille un soleil ancien

au sommet de la chaîne alimentaire
le patron régit les succursales
des mausolées de la finance

le dos cassé sur la machine
les yeux se brisent
l'usine aux atrocités a ses mutants
des mutations ouvrières
ses retenues chimiques sur le salaire
d'un passé sans indice de résidence.


Denis Samson © 2015


jeudi 2 avril 2015

MA VILLE





Vidéo poème de Jean Coulombe

Musique originale de François Carrier


mercredi 1 avril 2015

ÉBULLITION





















Dissidents
rêves béants
aux rideaux de verre
éclatés d'azur

avis d'ébullition de l'aube

caméras à vif
au théâtre d'émeutes

la beauté mise en demeure
le masque se dérobe
d'un sourire

l'amour des contrevenants
soulève des coins de silence

vivante clameur.


Denis Samson © 2015