Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson ; trois poètes librement associés pour partager leur poésie sous toutes ses formes... FONDÉ EN JUIN 2009!
jeudi 31 octobre 2013
AUTOPSIE
En faisant l'autopsie de mes dérapes
j'y reconnais les blessures
les illusions tenaces
celles qui irradient
celles qui cautérisent
celles qui affament
celles qui nourrissent
et toujours ce désir d'être
aimé malgré l'amour
chéri malgré l'absurde
le tout à l'écran phagocyte.
Je tranche le coeur froid
sans trace de palpitation
sans couleur ni vie.
Je note bien les ombres
les passions coagulées
aux commissures des rêves
les traces
les impacts
les ecchymoses
les ardeurs délavées
les dérives célestes
sur les routes intimes
bourrées d'extases
à peine entamées
au seuil de l'éternité.
Je me revoilà
servile dans ma moelle
campé dans mes cendres!
Jean Coulombe © 2013
mercredi 30 octobre 2013
TOUT A L'AIR
C'est dimanche après-midi
le soleil vient de sortir
les gens
les rues
tout a l'air
si calme
il y a un tracteur
à vendre
devant la brassette
du capitaine
Alain Larose © 2013
jeudi 24 octobre 2013
FRAGILE AUTOMNE
Chacun a une passion
quelque part dans les veines
tout est en hémorragie
à un moment ou à un autre
sans sentir forcément
le besoin de le dire
Tu as la fragilité
de ces grands oiseaux
qui strient le vent
tu as la couleur de leurs cris
dans l'aube incertaine
et tu vis à t'en mordre
et tu vis à t'en crever.
Jean Coulombe © 2013
Musique originale: Francis Héroux
mardi 15 octobre 2013
QUAND
On m'appelle
le réparateur de parapluies
je crie
on m'appelle
quand on a besoin
je suis en affaires
avec les nuages
Alain Larose © 2013
jeudi 3 octobre 2013
PARFOIS L'AUBE
Parfois l'aube glisse de ta main
chaude comme un chaton perdu
aboyant d'amour dans l'ombre.
Parfois l'aube glisse de ton épaule
vers le creux de nos chaleurs.
Parfois l'aube s'enroule à ton cou
éperdue d'enfance comme moi.
Oui, comme moi...
Jean Coulombe © 2013
mercredi 2 octobre 2013
RÊVES FOSSILES
Rivage
où se sont échoués les feux
à l'audition des marées*
le vent soulève les regards
le port répandu
de passerelles en étages
à la crête des vagues
le bateau prend le large
jusqu'au bout de sa chaîne
plongée dans le noir
aux cieux étanches de l'oeil
l'étoile des pétroliers
guide ses marins
le coeur battant la méduse
jusqu'au réveil.
Denis Samson © 2013
* Image possiblement empruntée à Denis Samson