Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson ; trois poètes librement associés pour partager leur poésie sous toutes ses formes... FONDÉ EN JUIN 2009!
jeudi 26 décembre 2013
LES VENTS CONTRAIRES
La journée est rude
les glaces éclatent
nous sentons bien
l'ingénierie de vivre
près des cimes
un paysage s'avance
souple comme la neige
libérée aux vents contraires.
Jean Coulombe © 2013
mercredi 25 décembre 2013
MAUVAISES FRÉQUENTATIONS
Plus bums que bohèmes avec
les mauvaises fréquentations
des souvenirs
prendre un verre le remplir
le vider de
tout soi de
tout ça
toute la nuit bue
les yeux bandés de neige
sonnant de clocher en clocher
aux portes du paradis
les mains refermées sur rien
les poings serrés sur la poitrine
avoir envie de crier au désert
l'âpreté des trottoirs.
Un verre de bruit cassé
dans le brouillard
dans la foulée de l'aube
le soleil traverse la route.
Denis Samson © 2013
vendredi 20 décembre 2013
LINGE DE COEUR
Le périmètre de la nuit franchi
au nord du sommeil
le linge de coeur sorti froissé
des souvenirs
des parfums s'exhalent des tiroirs
d'une mémoire
partie pour se raconter des histoires
jusqu'à l'aube...
Denis Samson © 2013
mercredi 18 décembre 2013
LE TEMPS DES FÊTES
La lumière du frigidaire
allume des souvenirs
tout doucement
je referme la porte
sans bière ni soupir.
Jean Coulombe © 2013
jeudi 12 décembre 2013
mardi 10 décembre 2013
UN MATIN COMME UN AUTRE
Un matin comme un autre
je suis dans la cuisine
d'un ancien appartement
de la table où je suis assis
ma mère me tourne le dos
à l'évier
et lave
de la vaisselle déjà propre
je la regarde faire
je la regarde en train
de ne pas se voir faire
je suis content qu'elle soit là
je la regarde toujours
en train de ne pas voir
de ne pas faire
soudain
j'ai le mal de coeur
je crache ma mâchoire
qui rebondit en silence
dans l'assiette vide
devant moi
comme de raison
je crache ensuite
les mâchoires
de tous les animaux de la création
je me lève chaque fois
et viens les poser
une par une
à côté de ma mère
qui les lave lave lave
toutes
et les pose calmement
à sécher
sur le comptoir
elle ne dit rien
je lui réponds quand même
en riant tout seul
la bouche pleine
il faut dire par contre
qu'il fait beau
il faut bien dire de quoi
la lumière du jour
laisse une trace sur le plancher
comme si elle avait tenté de freiner
avant de rentrer dans le mur
Alain Larose 05/12/2013 ©