Jean Coulombe, Alain Larose et Denis Samson ; trois poètes librement associés pour partager leur poésie sous toutes ses formes... FONDÉ EN JUIN 2009!
dimanche 25 novembre 2012
INCENDIE AU CAMPING DE LA JOIE
Il regardait les nouvelles
quand le téléphone a sonné
elle a dit
je veux
un petit berceau
pour mes paroles
il a posé
le combiné
délicatement
dans un soulier
sur la table
et la nuit
s'est poursuivie
pour tous
Alain Larose © 2012
vendredi 23 novembre 2012
CORPS ÉTRANGER
Regards indélébiles
jetés sur toi
le monde te regarde
drôlement
tu dis c'est pas une vie de naître
avec quelque chose qui déconne
quelque chose qui va pas
dans ta tête
c'est pas une tête de vivre
quand personne te ressemble
même pas toutes ces personnes
qui ressemblent à personne
l'heure d'une autre injection
dans les fesses du coeur
ils disent
ta peine tu peux t'asseoir dessus
on te le dira
quand tu pourras avoir de la peine
les heures à vif
la langue se dénoue
comme un corps étranger
se glisse à l'intérieur
des enveloppes du cerveau
pratiquant des fouilles
parmi les mots
et plus profond encore se glisse
dans les mots
mots qui flottent
ondoient
objets sans désir
artefacts de l'amour.
Tu dis que tu crois que je comprends.
Denis Samson © 2012
mardi 20 novembre 2012
LE JEU DES OMBRES
Les gens sont comme les ombres
ils plongent dans leur nuit
sans laisser mémoire
autre que mirages
soubresauts d'insomnie
et pincements d'âme
les gens sont leur ombre.
Jean Coulombe © 2012
dimanche 11 novembre 2012
L'ÉTAT DE GRÂCE
... à Francine
Au carrefour des ombres se déploient
les escaliers du crépuscule
dans l'eau des reflets
le jour colle encore aux fenêtres
soumis à la géométrie du regard
les rossignols des faubourgs du ciel
se frottent aux rondeurs planétaires
du couchant
main dans la main
traversant les parois des lueurs
nous pénétrons dans la nuit.
Denis Samson © 2012
Au carrefour des ombres se déploient
les escaliers du crépuscule
dans l'eau des reflets
le jour colle encore aux fenêtres
soumis à la géométrie du regard
les rossignols des faubourgs du ciel
se frottent aux rondeurs planétaires
du couchant
main dans la main
traversant les parois des lueurs
nous pénétrons dans la nuit.
Denis Samson © 2012
jeudi 8 novembre 2012
CE QUE DIRE VAUT
Le cirque humain
tourne dans la nuit
la parole s'enflamme
dans ma tête sombre
j'irai à la forêt des livres
boire à la lune folle
les blessures du temps
chantent toutes seules
chantent toutes seules
moi, je ne chanterai pas
car ma voix tremble
comme novembre
car je sais la force des mots.
Jean Coulombe © 2012