lundi 21 décembre 2020

COCKTAIL MÉTÉO

 




















Giboulées nocturnes

cocktail météo

fumées d'usines à l'horizon
noire et blanche poudrerie
balayant les heures
tournées en neige.

La tempête reste bloquée
sur l'autoroute...

Panne d'électricité au réveil;
l'eau chaude est froide.

Le soleil brille.

Sur les toits aux alentours
les moineaux se réchauffent encore
sur le bord des cheminées
un peu de suie au bout des ailes.


Denis Samson © 2020

Joyeux Noël et que 2021 vous soit des plus propices.

mardi 8 décembre 2020

NOS SOLEILS DANSENT

 















Mon soleil s'enfonce en hiver
en des sentiers inconnus
et je voyage vers toi
sur ses vastes silences.

Je voudrais retrouver ta voix
car sa lumière brûle en moi.

Ton soleil et le mien
ont eu leurs courses folles
ailes fragiles qui se brûlent
au plus près   au plus loin.

Tout ce que je n'ai pas appris
sur toi...   sur nous...
tout ce que j'ai oublié de vivre
a fui vers l'horizon.

L'univers entier nous recouvre.

Nos soleils dansent
comme des ombres
dans les bras du ruisseau.




mercredi 2 décembre 2020

ROBE DE NUIT ET SELFIES D'ÉTOILES




















Autour de minuit
les voitures qui poussent
des cris d'alarme
et le chant des sirènes
dans la nuit


le concert habituel de la rue
à ma fenêtre.

Autour de minuit
les joggeurs somnambules
le public des étoiles
et la cécité des villes.

Autour de minuit
la lumière confinée
le moment de gratter
une couche d'obscurité de plus,
une portée d'images accrochées
au flanc du sommeil.


Denis Samson © 2020


vendredi 20 novembre 2020

MANITAS












Mon grand-père Pomme-Émile
avait une photo de
Manitas de Plata
découpée dans Le Soleil
accrochée dans un petit cadre
à droite au-dessus
du faux foyer

je me rappelle ses mains

elles tenaient Pomme-Émile
au chaud
en février
comme une guitare
entre le flamenco
et le rire de Marguerite


Alain Larose © 2020


lundi 16 novembre 2020

LA CRUAUTÉ DES ÉTOILES

 










Le temps est une poignée de porte
qui nous casse dans les mains,
quand il fait froid dehors et que
les étoiles brillent cruelles.

Et toutes ces victimes que j'ai cru être
défilent en moi jusqu'au bûcher
cette glace me poursuit jusqu'au coeur
comme le reflet d'un miroir cassé.

(On est toujours l'illusion de quelqu'un...)

Demain, une armée de satellites viendra
parasiter le ciel pour le Roi Pixel.

La société est un collet étrangleur.

(On est toujours le coyote de quelqu'un...)





mercredi 11 novembre 2020

WILLIE A MARCHÉ SUR LA LUNE


Le bruit des feuilles

sous ses bottes
sur les marches de bois
m'a réveillé

Willie Nelson vendait par les portes
une encyclopédie nommée Stardust

Il m'a dit que la connaissance
m'ouvrait ses bras
pour le prix d'un paquet de cigarettes/jour

J'ai crié:
AH
NON
PAS
LES
SECOURS
DE
LA
RELIGION
À
MATIN

«I'm a better con man than artist»
(moi aussi)
que Willie m'a répondu
en s'en retournant
à bord de ses bottes

J'y repense
et j'aurais pu
au moins
l'encourager un peu

il est minuit et
je regarde
avec mes jumelles
Willie qui vend son encyclopédie
en marchant sur la lune


Alain Larose © 2020



lundi 2 novembre 2020

DES FORÊTS À VIF













L'horizon au fond des yeux
le feu du crépuscule se répand
des forêts à vif
jusqu'au coeur du poème.

Sous la cendre des couleurs
l'image crée un vide
sous les mots.


Denis Samson © 2020


mardi 27 octobre 2020

LÀ-BAS

 












Je suis une constellation
de fragilités
un corps de bête blessée
au coeur d'un rêve.

Je goûte aux ombres
sans baisser le regard
là où ma petite mort
se plaît à scintiller.

Je ne sais plus où fuir
quand mes racines
plongent sous la neige
quand les lourdes tempêtes
reviennent me hanter.

Là-bas... Tout près... Tout loin...

Une lueur nouvelle réclame ma nuit.





lundi 19 octobre 2020

APRÈS LA FÊTE

















Le ciel perd ses eaux.

Dessins d'enfants
oubliés sous la pluie

arcs-en-ciel
délavés
sur papier mouillé.

On a éteint la lumière
dans la cour.

Le jour finira bien
par se lever.



La première neige est tombée
sans que je l'entende.


Denis Samson © 2020


vendredi 9 octobre 2020

LA CHUTE

 













Il n'y a plus de mystères
et c'est la beauté de la chute

l'instinct est chapardeur
il provoque les fureurs.

En cette époque hurlante

c'est fou ce qu'on entend
ce qu'on ne veut pas entendre.

Dos au levain de la terre
mon étincelle inviolable
mon instance de vie.






dimanche 4 octobre 2020

LES HEURES CLOSES ( sur la scène du sommeil -2- )

 















Sur la scène du sommeil
à déchiffrer les heures
aux horloges de chair
l'oeil dérobé au regard
la nuit retient son souffle
le lit se retourne en baillant
chuchote et se rendort.


Denis Samson © 2020


dimanche 27 septembre 2020

HUMMINGBIRD

 













Les foins sont tout coupés
depuis hier

Mon père dirait:
demain va falloir décrocher
l'eau des colibris



Alain Larose © 2020


lundi 21 septembre 2020

PERDU EN MER

 



La gloire fanée de mon père.

Je n'ai pas su vaincre
l'irréparable fossé,
des siècles qui nous séparent.

Il repose près de la mer
où son âme vagabonde
en suivant les lunes.

Il n'a pas fait la guerre
mais n'a pas connu la paix.

Je suis un quelconque reflet
des ses rêves perdus.





vendredi 18 septembre 2020

ÉPITAPHE






















Les rues ceintes de graffitis
le ciel loin des yeux
les ombres mises au pas
à l'encre des néons
la lumière noircit
les contours des heures.

Bouche fanée
visage d'une blessure
tu marches avec les morts
un cri étouffé dans les veines...

Princesse en exil,
ton épitaphe est tatouée sur ta peau.




mercredi 9 septembre 2020

HORIZON FRAGILE

 













Prenez garde aux montées d'âme

car il n'est rien de plus réel

que l'illusion de saisir la lumière


on s'y laisserait prendre

au bûcher du soir.


L'horizon est fragile

ses couleurs s'effacent

comme les chants

d'une langue inconnue.


Jean Coulombe © 2020



dimanche 30 août 2020

LA FAILLE DES HEURES





















L'alphabet solaire oublié
on aura appris les heures.

Entre l'aube et son modèle
l'instant n'appartient
qu'à la réalité du poème.

Finalement
le temps s'use à l'envers

le passé n'arrive jamais à combler
la faille des heures.


Denis Samson © 2020


mardi 25 août 2020

L'ORGUEIL





















Je lis la mort comme un best-seller
volé dans une gare déserte.

Je saisis le jour dans ma main
jusqu'à la brûlure.

Je laisse la pluie pleuvoir.

J'entends les feuilles tomber.

Je suis le voyage d'un nuage orphelin
abandonné dans un ciel trop bleu.

Et je vois passer au loin
l'orgueil de la bête humaine.



Jean Coulombe © 2020


mercredi 19 août 2020

SUR LA SCÈNE DU SOMMEIL





















Lorsque
les bêtes domestiques du sommeil
reposent
immobiles et silencieuses
les yeux tournés vers l'intérieur,
on peut prendre ses distances avec les heures.

Être ce corps
dans un esprit abstrait
qu'un souvenir ravive.



Denis Samson © 2020


lundi 10 août 2020

DOS AU MIROIR


























La planète a le souffle court
tout autour les brasiers

j'arrache ma fenêtre
pour mieux boire
la tempête

je vois trembler les étoiles
je me noie dans la nuit

pour ma chair tant d'images
éclatent à contre-jour

je tourne le dos au miroir

et dans la constance du coeur
je sens mes amours
qui tombent à leur place

le voyage peut commencer...



Jean Coulombe © 2020


jeudi 30 juillet 2020

ENTRE PIERRE ET BROUILLARD


















Jour naissant

le chant d'une rivière
et l'écho des étoiles
qui s'éteint...

Entre pierre et brouillard
c'est la forêt
qui fait les premiers pas vers l'aube.

Forêt nomade
qui migre vers le nord.


Denis Samson © 2020


dimanche 26 juillet 2020

MURAILLES





















Les murailles déferlent
pierre par pierre
paysage par paysage

les murs dansent
autour de moi
et en moi...

Blues d'époque
Blues de péremption

mes espoirs frelatés
plus forts que l'ombre.

J'arrache aux ténèbres
le courage du lendemain.


Jean Coulombe © 2020


mercredi 15 juillet 2020

SUR LE QUAI





















Assis sur ce quai
je bois du mauvais vin
pour le goût
à la santé des coeurs brisés
épaves du passé usées
par le flux et le reflux
de ces heures enchaînées
à l'intérieur.

Il ne faut pas trop se fier
à sa mémoire
lorsqu'il s'agit d'oublier
ce qu'on aimerait bien oublier afin
que tout ce qui nous lie
aux chimères du passé se rompe.


Denis Samson © 2020


jeudi 2 juillet 2020

CLAIR-OBSCUR




















La réalité se livre
en images feutrées
au miroir clair-obscur

le présent est un passé
à demi oublié

il me faudrait plusieurs vies
pour épuiser mes envols

mais le coeur s'épuise
à boire tant de couleurs

je m'invente un chemin
pour apprivoiser la nuit
une prière noire pour
notre ciel sans lune

de mon corps
je calme la bête

le temps est autre
et la douceur
nous habite
comme une brume.



Jean Coulombe © 2020


dimanche 28 juin 2020

TURBULENCES






















Astres ébouriffés
pierres qui roulent dans le ciel
vents solaires
turbulences dans la course du
satellite sur écran d'étoiles
dans la chute
des débris d'information
où les yeux se consument

où les faits divers se consomment...

Jours singuliers
pages raturées des calendriers
dérobées à l'avenir prévisible
à l'agenda des certitudes.


Denis Samson © 2020



mardi 23 juin 2020

L'EFFET PAPILLON



















Trop pâles pour la pitié
les mini-tragédies
tissent la trame
d'une vie à repriser

les appels à courage
ne sauraient m'atteindre
car je suis trop occupé
à briser les codes du réel

encore entrelacé entre
les fulgurances du passé
et l'immensité du présent.

Je ressens comme un ouragan
à chaque battement d'ailes

la fragilité du monde me hante

et une luciole dans la pénombre
marque la fin du jour.


Jean Coulombe © 2020





dimanche 14 juin 2020

REFLETS





















Dans le silence industriel avant l'aube
la ville a des acouphènes

l'air est lourd

la peau des oubliés du sommeil
reste collée
aux draps contours d'insomnie.

Miroirs inachevés
réminiscences du coeur abstrait
ne reste que des reflets
de nos rêves au réveil.


Denis Samson © 2020


dimanche 7 juin 2020

D'ÉTERNITÉ





















Les chemins d'éternité
tardent à fleurir

et les franges de vie
labourent l'horizon.

J'aimerais atteindre
le cap des soupirs
sans perdre le souffle

comprendre la chanson
de ces nuages orphelins

les poches vides
mais le coeur plein.

Je voudrais, en aveugle
renouer le rythme
qui complète l'amour.


Jean Coulombe © 2020





samedi 30 mai 2020

DE LA PERCEPTION


























Coeurs sous contentions
mendiant des voluptés
dans le walk-in de la perception,
toute poésie est charnelle
comme la nudité sous les coups

cadavres exquis sans indices
de soumission littéraire

poèmes sans rime ni chanson

blessures à retardement
comme une allumette qu'on craque
sous les mots
au festin des ombres.


Denis Samson © 2020


lundi 25 mai 2020

REFUS



















Il y a une guerre autour de nous
comme il y a une guerre en nous
et mon sang s'y refuse...

La ligne de front est intime
les distances torturent
l'horizon brûle...

Le bal masqué nous entraîne
au chevet des ombres

Il y a une guerre entre nous
et les lâchetés s'incrustent
tant la mort rôde...

Nous aurons dans les cendres
des étoiles à redresser
des rêves à repeindre.


Jean Coulombe © 2020



lundi 18 mai 2020

LA MUSIQUE SEULE




















Ce soir
sur ce papier qui me sert
à rallumer le feu des mots
j'écris
pour accompagner la musique

lune inachevée
chandelles offertes
motifs d'ombres froissées

portrait de l'absence...

Parfois
la musique seule
se souvient de nous.


Denis Samson © 2020


mardi 28 avril 2020

L'ENVERS DU TEMPS





Le chant de l'ermitage
est devenu l'air du temps

la solitude est une prière profane

la terre peut nous oublier.


Jean Coulombe © 2020


dimanche 26 avril 2020

HEURES EN RÉSIDENCE



















Juste une larme
pour la soif et le feu
qui couvent toujours
sous les mots...

Lumière d'une chandelle
qui se fond dans les coins sombres

dans l'univers des ombres en confinement
laisser reposer les heures
avec l'idée
qu'elles se font de l'avenir.




lundi 6 avril 2020

MA VIE 我的生命





La vie    lumière 
au-delà du miroir
suspendue aux nuages
blessée
solide
fragile comme une montagne rebelle 

la vie    jeunesse
que l’on donne
que l’on reprend
que l’on perd

la vie    pulsion
en printemps
en débâcle
sur le temps qui fuit

la vie    chemin
qui renaît
qui repousse
qui bourgeonne

la vie  magie
qui combat seule la mort
la vie   poussière
qui s’envole comme un ange


ma vie   la seule que j’ai.



Jean Coulombe © 2020




vendredi 3 avril 2020

LE MÊME BATEAU



















Une chandelle à ma fenêtre

un arc-en-ciel à la craie sur le trottoir

les autobus sont vides

7 heures du matin
je regarde dehors
je sais plus trop si je suis éveillé
ou si je dors encore.

J'écris
même si ça ne semble plus
créer du sens
de la même façon.

Les croisières
ne font plus autant rêver.

Masques pour cérémonies funèbres.

De partout on compte les morts
par milliers de mots.

La réalité s'accélère...

On est tous
dans le même bateau
impossible
de débarquer nulle part.

La réalité s'accélère
mais toujours
l'espace d'un instant
contient l'humanité entière.

Ça semble beaucoup plus perceptible
en ces temps.

Québec mars / avril 2020



Denis Samson © 2020


dimanche 29 mars 2020

L'EXODE DES CENDRES






Notre âme est un simple reflet
de ce que nous ne pouvons être

car il n'y a pas d'âme
et le monde est une fuite en avant

une goutte d'eau fait tous les voyages
ceux que nous n'avons jamais faits
ceux que nous ne ferons jamais

chaque battement d'ailes est un printemps

il nous faut retrouver nos regards perdus

la beauté est un état d'esprit aveugle.



Jean Coulombe © 2020


vendredi 27 mars 2020

DE TEMPS EN TEMPS


























Prendre le temps
de regarder
l'espace d'un instant

le temps d'écrire

de regarder passer
le temps qu'il fait

prendre le temps
d'écrire l'espace d'un instant
d'éternité.


Denis Samson © 2020


mercredi 11 mars 2020

FRAGILITÉS






















La rue appartient
aux chats errants.

Au bout de leur âge

ils tracent, pas à pas
la ligne du soir qui tombe

car ils savent glisser
au fil du temps perdu.



Jean Coulombe © 2020


lundi 9 mars 2020

SEUL À SEUL


























Avec toutes les égratignures du ciel
à ta fenêtre
l'instinct de la plaie étant
de se fondre dans le noir
tu t'éclaires au clair de lune

la nuit est encore jeune
la bière est encore vide
le vide est encore froid

cassés le corps et la bouteille.

Tu dis que tu
préférerais être seul...

La nuit est encore jeune.

Le ciel est plein
de paroles qui s'ennuient

d'immenses océans
séparent les yeux du coeur
de tous ces gens qui sont seuls
dans le noir.

La nuit est encore jeune et il n'y a
personne qui m'attend.

Je me demande si je vais rentrer
directement à la maison.



Denis Samson © 2020


mercredi 26 février 2020

TERRE BRUTE





















Les galaxies passent
mon temps avance

il y a ma parole
qui déploie ses ailes

et toute ma vie, à froid
qui traverse les miroirs

la clameur du silence
s'insinue en moi
comme un frisson

l'utopie de mes sens cache
une terre brute à aimer

car sous chaque pierre
se cache ma naissance.



Jean Coulombe © 2020


samedi 22 février 2020

AMOURS FOUS





















Cités à vendre

nuits itinérantes

baraques et palaces
opéras et hurlements
cathédrales de courants d'air

obsédantes incantations
chant des sirènes dans le noir

tricots-néons jusqu'au bout des ombres

mannequins crevant les yeux des vitrines
dans l'obscur éblouissement
de ces nuits monnayables.

L'asile descendu dans la rue
portant les contentions d'amours fous
l'itinérance est politique.


Denis Samson © 2020


dimanche 16 février 2020

1,000 SOLEILS (matin d'hiver)


... un souvenir



















«Ainsi rêvant à l'avenir,
Je songe à mon printemps qui tombe:
Mon passé n'est plus qu'un souvenir,
Mais, hélas! Il sera ma tombe.»
Émile Nelligan, Silvio pleure



L'aube
échevelée de baisers
le froid qui rampe
au pied du lit

le givre qui fleurit tranquillement
sur les vitres

et son sourire
à faire éclore mille étoiles
comme mille soleils
à la fenêtre.




Denis Samson © 2020



samedi 8 février 2020

COMPLAINTE POUR DEMAIN





















Le vol brisé des amours
cadenasse l'horizon.

La complainte à la vie
que je n'ai pas su chanter
me tance en blues sauvage.

J'ébouriffe la nuit en cendres
comme si c'était ma dernière

ton absence me roue de coups
et je frissonne entre les silences.

En sursaut, l'éveil cabre le jour.


Jean Coulombe © 2020


samedi 1 février 2020

ÉLÉMENTS DU VIDE




Là-haut
cette multitude
d'astres solitaires

en bas
l'eau qui souffre
une rivière trouble.

À marée d'âme
la mer qui s'essouffle
aux rivages du coeur
où s'échouent nos souvenirs

et l'amour
toujours plus fort
que les raisons qu'on se donne
d'aimer.



Denis Samson © 2020





lundi 27 janvier 2020

ON DANSE



















L'heure bleue s'avance à moi

ou est-ce mon regard
qui embrasse sa radiance?

Tu es toujours là
sans y être vraiment

tes ailes frôlent ce crépuscule
qui nous enrobe

tout est feutré dans ces instants
libérés des pierres

car présence et absence
dansent leur curieux tango.

Il n'y aura pas d'étoile creuse

tes paroles muettes iront rejoindre
l'envers de ma mémoire

celle qui voyage seule.



Jean Coulombe © 2020


dimanche 19 janvier 2020

RÉVOLUTIONS DES SPHÈRES CÉLESTES



























Corps célestes écroués des sens
à la clinique externe des songes

une rupture des heures

une fenêtre ouverte sur un ciel
de vastes accessoires
sous lequel les ombres
courbent l'échine.



Denis Samson © 2020


vendredi 10 janvier 2020

MONDE DES BOIS

À Francine...



















Dans le monde des bois
les heures tournent en rond
pour finir par se perdre

la neige seule
suit la piste du chevreuil.

Dans le monde des bois.



Denis Samson © 2020


mercredi 1 janvier 2020

EFFLEUREMENT





















J'habite encore la maison fantôme de mon enfance
le temps d'un passage du rêve à l'absolu.

Mais l'absolu où réside-t-il quand les distances ont fui?

Quand s'écourte ou s'allonge le temps qu'il me reste?

J'occupe le même espace au creux de moi
celui imparti ou celui que je me donne
à défaut de pouvoir saisir ce qui m'échappe...

Tout vient à moi comme je vais à tout
les yeux ouverts pour mieux libérer mon regard.

J'aurai effleuré le monde en embrassant son invisibilité.

Et j'avancerai jusqu'à la perte de l'aube
sans même assigner un destin au fil du jour.



Jean Coulombe © 2020