mardi 19 novembre 2019

LOIN DU SOLEIL




















Loin du soleil
les rues font de l'errance
jours étrangers familiers
qui viennent à ma rencontre
sur les longues artères
où les caméras se surveillent

le coeur gelé
les poings serrés les mains
refermées sur rien
je la vois s'éloigner
sur la rue des blessures
par une nuit électrique
dans un lit de lumière.

Aux décombres des saisons
toute la dope du froid
se partage nos ressemblances.

Évadée du coqueron familial
elle voyage sans retour
naufragée dans la foule
coeur et poings liés
comme cloîtrée dans son ombre
par l'âpreté des trottoirs

la mort lui tourne autour
avec ses ailes narcotiques
et ses oeillères
cosmétiques.


Denis Samson © 2019


1 commentaire:

  1. J’y reconnais ma rue, mon trottoir, ma porte, la serrure, j’y reconnais ma ville mais j’y ai perdu ma clé ! Félicitations pour ce beau poème !

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