mardi 24 septembre 2019

CARTE D'EMBARQUEMENT




















Le goût de la pluie
sur ta peau

ces étés d'un autre monde

les semaines qui s'alignent
comme en gare de triage

chercher le sud
perdu au nord

et on a tous un poème
égaré au crépuscule

une oraison qui rebondit
sans fonds

quand la mémoire
est à découvert.


Jean Coulombe © 2019



samedi 14 septembre 2019

AU PIED DES RAPIDES





















On traverse en groupe
les bruines sociales

on relève son col
on essuie son front

on remplit de buée
l'autobus bondé

on se jauge en filigrane
on s'imprime de non-présence

on regarde les visages
descendre le courant

au pied des rapides
les distances...



Jean Coulombe © 2019


dimanche 8 septembre 2019

NAUFRAGÉ


























Galas portraits-cravates
et linge de corps des saisons très tendance
pour peintures au néon
mémoires vives écorchées
la tête la première dans l'apéro
les heures joyeuses se bousculent
pour arriver au plus vite
aux cérémonies obsolètes de l'ivresse

les épicuriens du barbecue en terrasse
brillent dans le noir en société

orchestres d'ambulances
cités dortoirs où la la nuit rôde
à la recherche des étoiles

sous les arches se perdent les ombres

à l'incognito des fenêtres
le silence fait du tapage.

Regards qui nous cachent le ciel

litanies cellulaires

graffitis sans suite
à l'aube des nécropoles
d'écritures mortes.

Squelettes de béton
cages ouvertes où squattent les oiseaux

ères ouvertes maisons vagues terrains sûrs
où bâtir
l'avenir intelligent l'avenir
des sociétés de l'avenir.

Il y a des sépultures à notre image
où maquiller de visages l'éphémère.

Matin pluvieux reflet d'un instant
dans la vitrine un nuage.

La ruelle s'écoule sale

à sa fenêtre un naufragé s'ennuie.



Denis Samson © 2019


lundi 2 septembre 2019

AU TEMPS DES ÉPINES



















Tous les chemins
sont loin
quand le gouffre rôde

tu n'as jamais été aussi présente
qu'absente...

L'écho de l'ombre de ta bouche
me hante...

je ne sais où reprendre
la beauté du verbe
pour lui arracher substance

le renouer aux épinettes
qui dansent
autour de toi

autour de moi
il n'y a eu que toi
au chevet de mon âme

il n'y aura que toi
pour chanter cette clairière
au bout de notre temps

tout est loin
tellement loin

le feu me darde
comme au temps
des épines.



Jean Coulombe © 2019