mardi 30 juin 2009

HIC ET NUNC 1























Nous sommes fugitifs
nomades dans nos douleurs
sans eau pour notre glace

nous sommes cautérisés
au feu qui nous brûle.


Jean Coulombe © 2009

vendredi 19 juin 2009

DÉCHIRÉ ET RECOLLÉ -1-













Aux silices de bonté
le corps entier de l'intime autorité
est usé
jusqu'à la transparence

ils ont visé l'inconscient
avec des bombes alimentaires.


Denis Samson © 2009


PHOTOMATON
















Sérénades mécaniques
dans l'air comprimé

le bleu matin détraqué
à recoudre le sifflet des heures
les trains perdent le fil.

Oiseau du photomaton
tes ailes dépassent ta langue
se faufile
entre mes mots
dans les veines des courriers du corps


Denis Samson © 2009


DÉCHIRÉ ET RECOLLÉ -2-












Le chien opéré la famille en laisse,

dans l'hospice du futur,
au centre d'abandon du plaisir,
l'arrière-goût de la modération
est un état policier du langage.

Alors,

écrire, s'immuniser
par grandes infections
de graffitis cutanés.

(à suivre)


Denis Samson © 2009


DIRE


















Dire le bois
du papier l'arbre
le bateau dans l'arbre
au tournant de la page,
du verre brisé l'oeil,
le blé rompu
à chaque tournant un
accident de nuages
sur l'or des cieux à vif

ratures d'aube dans le ciel,
ta voix qui se perd
entre les lignes échevelées
du cahier solaire

et plus bas la forêt qui brûle
jusqu'à nous.


Denis Samson © 2009


OVALE DES HEURES


















Miroirs et fantômes
champ de soleil
derrière l'image
l'été crucifié sur la lande
crevée d'épines
et les racines étalées d'une main,
une main pour le squelette ardent
de la terre.

À l'ovale des heures,
quand les saumons remontent
la ceinture des limbes,
des arbres dans les cheveux,
feuillage de fumée bleue,
tu dors sur la comète
cherches des poux aux météores


Denis Samson © 2009


jeudi 18 juin 2009

SOUPIRS
























L'escalier replié sur lui-même
entre le fer et l'aube
des matelas de fumée
font des signes de chair

des bateaux d'ombre
naviguent sur les murs
d'une ruelle aérienne
où les fantômes s'envolent des fenêtres
en spirales de linge chaud.

Tapis entre les ailes d'un regard
sur les toits
avec Chagall en patins à vent
des soupirs au fusain célèbrent
le lierre en rafales le long des rues.



Denis Samson © 2009


mercredi 17 juin 2009

CES POÈTES




























Ces poètes qui crachent
comme des lynx piégés
loin des sapinières.

Ces poètes exsangues
auréolés d’angoisse
d’images brûlantes
comme la beauté.

Ces poètes aux lèvres épaisses
de mots dynamite
la langue gelée au soleil.

Ces poètes aux cœurs erratiques
saoulés aux phéromones du cosmos.


Jean Coulombe © 2009



IN VIVO






























Je vends j'achète
les décors de ma vie

je me bouffe
une vie tranquille
à boire le couchant.


Jean Coulombe © 2009


lundi 15 juin 2009

ANOTHER FINE PRODUCT FROM CLS INTERNATIONAL























la pleine lune
donne le sein aux matins
qui font des dents



Alain Larose © 2009


IL PLEUT





il pleut
non
c'est une femme
qui marche
et les larmes
tombent de ses yeux
comme des pianos
d'un septième étage

son chagrin est parfait

je
suis 
juste
dessous


Alain Larose © 2002



LE VIOLONEUX






















ils ont cloué
le violoneux
à la porte de la grange
et je n'ai plus soif
du verre
que ma main repose
il n'y a plus d'homme au bout

que le piège et la proie


Alain Larose © 2009


samedi 13 juin 2009

LUMIÈRE SAUVAGE






















La lumière sauvage
danse avec la lune

poésie raboisée
douce au froid

une terre immuable

bouche en vrille
arômes capiteux

la forêt glisse en moi
comme une barque
abandonnée au vent

VIVANTE


Jean Coulombe  © 2009


VITRAUX DE NOIRCEUR






















Fendu toute le tour du sommeil
tu tires du cheval dans ma crinière
j'entends la tôle se tordre
jusqu'aux vitraux de noirceur


Denis Samson  © 2009


CATALOGUE DE TUNNEL









Je me tiens le corps droit
et les oreilles très molles
au bout d’un tremplin
au-dessus du vide
pendant que Shirley Théroux
fait danser Rimbaud
sur une jambe
en lui dédiant sa chanson
Pierre Marcotte tient dans sa main
l’incandescente balle de tennis
qui me fera plonger
dans l’éternité
ce doit être une légende mexicaine
dont on ne se relève jamais
un rite de passage
où Les Tannants
donnent son bleu
à Anubis



Alain Larose © 2009


CLS POÉSIE (fondation le 9 juin 2009)


















Envolée autour d'un bivouac...

Poètes qui tirent de la corde à linge!